Soupçonné d’amour interdit avec Amélia, la fille d’un lord, le jeune portraitiste Joseph Callender a été abattu et noyé dans les eaux du loch. Mais que remontera-t-il des eaux noires ? une vengence ou la marche de l’histoire ?
Scénario et dessin de Philippe Aymond, Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : Aventure historique, Paru chez Dargaud, le 3 mai 2013 Share
L’histoire
Mars 1745. Depuis que le jeune portraitiste Joseph Callander a disparu, blessé et noyé dans le loch, Amelia, la fille du Laird Gordon Menmuir reste prostrée dans l’hôpital de St-Andrews. Tandis que ce malheur attriste le lord, William, son frère s’engage dans la résistance contre les tuniques rouges (l’armée anglaise) mais fait promettre aux belligérants de sauver son père.
Coup du sort, Joseph n’est pas mort noyé, comme tout portait à le croire. Ian, le colosse qui a toujours veillé sur lui, l’a repêché et soigné. Se remettant lentement de ses blessures, il n’a qu’un seul but : se disculper de la terrible charge qui pèse sur lui : l’amour interdit qu’il aurait consommé avec Amelia….
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La petite et la grande Histoire
Suite de « Highlands (T1) Le portrait d’Amélia » et dernier tome du diptyque, Philippe Aymond développe et ferme toutes les portes laissées entrouvertes. Si l’argument de cette suite est un peu prévisible (tiens, Joseph Callander est toujours vivant et cherche à se venger ?) heureusement, Philippe Aymond a plus d’une idée en tête.
Tout d’abord, il se concentre sur le contexte historique en racontant par le menu les alliances et combats entre les troupes anglaises d’occupation et les fidèles aux Stuart.
Bien entendu, la grande Histoire n’est pas qu’un arrière-fond. Elle emporte dans son tourbillon tous les personnages en tissant une dramaturgie classique. Dans cette guerre, le père (le Laird Gordon) s’oppose au fils (William) dont les aspirations indépendantistes ont été clairement affichées.
Pris dans le maelström politique, les personnages ont bien du mal à rester a fidèles a leurs engagements. Ce qui permet à Aymond d’exposer de belles évolutions émotionnelles, autant que de grandes batailles épiques.
Puis, Philippe Aymond délaisse momentanément le destin des Highlands pour les histoires personnelles de ses héros. Amour, trahison, vengeance, il nous emporte dans des sentiments humains et proches de nous.
Le dessin
Comme dans les grandes BDs historiques de référence, Philippe Aymond se sert du pays comme d’un personnage à part entière. Amoureux de ses paysages, il laisse une place de choix à l’écosse, qui dépasse le statut de simple décors. A son image, les « Highlands », sauvages et rudes, forgent le caractère de ses habitants…
Dans un registre tout aussi réussi, Philippe Aymond dessine des scènes de batailles, denses, impressionnantes et lisibles. Même si ce n’est pas le genre de scène qui me fait vibrer, l’élan patriotique et dramatique y est sensible.
Concentré sur la lisibilité des cases, il nous livre des planches impeccables d’efficacité. La composition est toujours dynamique, mais l’encrage un peu gras rigidifie les expressions des personnages. Quelques surprises par exemple, ne sonnent pas toujours très juste. Dommage… D’autant plus que dans les scènes sobres (le duel par exemple), Philippe Aymond excelle dans le genre dynamique et ultra-lisible.
Pour résumer
Avec ce dernier tome de « Highlands », Phylippe Aymond reste fidèle à lui-même et nous livre un beau récit historique. Entre destins personnels et Grande Histoire, Aymond clôt son dytique très classique dans la lignée des grandes BDs historiques. « Masque Rouge », et « Plume au Vents » ne sont pas loin. Si vous appréciez cette filiation, courez découvrir cette histoire d’amour et de destins.