Pour découvrir ce qui se cache dans les laboratoires ultra-secrets d’Algapower, Romane se met en mode “Espion” avec l’aide de “Delph”, le dauphin intelligent manipulé génétiquement…
Scénario de Léo et Corine Jamar, dessin de Fred Simon. Public conseillé : Adolescents, Adultes
L’histoire
Le temps des révélations et de l’action est arrivés. Dans le laboratoire ultra confidentiel de la société Algapower, une petite fille autiste joue avec les dauphins. C’est la fille d’Angeline, la chercheuse dont le corps avait disparu. Romane, la jeune policière qui enquêtait sur la disparition, avait découvert l’existence d’un dauphin sur lequel des parties de cerveaux humains ont été greffé. Particulièrement proche de l’animal (nommé Delph), elle s’entraîne avec deux autres agents spéciaux pour pénétrer dans la base secrète d’Algapower.
Pendant ce temps, son frère qui travaille pour Algapower est convoqué par le grand patron. Accusé d’avoir renseigné Romane sur les activités du laboratoire, il est muté vers un laboratoire de recherche génétique au Brésil…
Ce que j’en pense
Après la parution il y a tout juste un an de Mermaid Project (T1), voici venu le temps des révélations et de l’action. Espionnage, action sous-marine et coups d’éclat, le rythme de ce second tome passe la troisième ! Dans le premier album, Léo et Corine Jamar nous avaient exposé un monde futuriste en forme de miroir inversé. Immigrés d’aujourd’hui jouant les premiers rôles, pays occidentaux privés de pétrole, ils nous ont plongé dans un récit d’anticipation très crédible. Ce monde extrapolé, c’est leur terrain de jeu idéal pour un thriller palpitant et intelligent sur les dangers de l’expérimentation scientifique.
Monde futuriste et personnages principaux bien cadrés, il est temps pour Léo et Jamar de nous entraîner dans le feu de l’action. Après quelques révélations, l’album se transforme en mission sous-marine digne d’un « James Bond ». Entrainement, infiltration et mauvaises surprises, nous suivons le commando palme après palme. Le rythme soutenu se prolonge jusqu’à a la quasi fin de l’album et nous laisse sur une révélation assez inattendue. Un « cliffhanger » qui nous fera saliver jusqu’au troisième tome.
Le développement des personnages est mis en suspens dans ce tome centré sur l’action. Seule la relation de séduction ambigüe et platonique entre Romane et son chef est rapidement brossée.
Une BD écolo et aquatique
Ce n’est pas un secret : Léo, auteur à succès des séries « Aldébaran », « Betelgeuse », « Les survivants« , est un défenseur de l’écologie. Dans « Mermaid Project », il nous fait partager son amour de la nature (et en particulier de la mer) en nous mettant en garde contre les dangers de l’intervention humaine.
Si vous êtes sensibles à la thématique écolo, ou simplement amoureux de la mer, cet album va vous plaire. Très documenté sur les dauphins et la pratique de l’apnée, il nous en fait partager toutes les émotions (risque d’étouffement, communion avec la mer, euphorie de vaincre ses limites). Enfin, les ambiances aquatiques vraiment réussies sont un vrai bonheur de lecture
Et le dessin
C’est toujours le sujet sensible avec « Mermaid Project ». Le trait de Fred Simon, très « ligne claire », et la mise en couleur en aplats fait irrémédiablement penser à une BD « Jeunesse ». Pourtant le sujet et le traitement destine cette série à un public plus large. Même si je trouve son trait un peu rigide (dans les portraits), le dessin de Simon dans les décors imaginés ou réels est travaillé et crédible. Mention particulière à la couverture et aux scènes subaquatiques qui nous mettent assurément dans l’ambiance.
Au fil de ma lecture, j’ai de moins en moins fait attention à cette facture « jeunesse » qui me gênait au début.
Pour résumer
Mermaid Project (T2) démarre fort. Comme dans un long film de commando subaquatique, Romane et deux agents spéciaux s’apprêtent à forcer le repaire secret de la société Algapower. Action et tension sont aux progammes pour cette série d’anticipation qui nous balade dans un monde à peine exagéré. Problèmes de pollution, disparition des ressources énergétiques et expériences génétiques, le fond est sérieux mais la forme (récit comme dessin) sont légers et agréables. En bref, une série qui devrait plaire au plus grand nombre, accrocs à l’action comme amateurs de thèmes plus profonds.