Après de menus larcins durant son adolescence, Joe Coughlin cherche à se faire une place au soleil au sein du crime organisé. Il s'est définitivement éloigné du droit chemin, lui le fils de Thomas Coughlin, le commissaire adjoint du Ministère de l'Intérieur de Boston. Joe estime que ses copains et lui sont invincibles, mais il va vite déchanter suite à un cambriolage qui va virer au bain de sang. Il est recherché par toutes les polices et aurait pu quitter la ville et sauver sa peau, sauf qu'il a tenu à revoir une dernière fois sa petite copine, Emma, également la maîtresse d'un caïd de la pègre.
Basée au cœur des années 20 et de l'époque de la Prohibition, l'histoire nous transporte depuis Boston, jusqu'en Floride puis Cuba. C'était la première fois que je lisais un livre de Dennis Lehane (je ne connaissais que les adaptations cinématographiques de ses œuvres) et j'avoue que mon intérêt pour cette lecture aura été zigzagant. Le début m'aura laissée expectative, puis toute la deuxième partie se déroulant au centre pénitencier m'a complètement emballée (alors que c'est violent, très sombre et impitoyable, mais ça m'a plu). Rebelote, troisième partie en Floride plutôt moyenne, puis regain d'enthousiasme pour l'épopée cubaine et la fin dramatique, mais palpitante.
Parmi les personnages du livre, j'ai beaucoup aimé la figure du père de Joe, Thomas Coughlin, dont on fait la connaissance dans un précédent roman, Un pays à l'aube. Après des années à tenter de comprendre son fils, à ne pas toujours se montrer sous son bon jour, Coughlin va nous surprendre et tisser une très émouvante relation filiale. Enfin, personnellement cela m'a touchée. Sans quoi, dans l'ensemble, le roman est assez réaliste et donne un bon aperçu de l'organisation du crime mafieux jusqu'au début des années 30. C'est loin d'être idyllique ... on assiste d'ailleurs à de nombreux meurtres et autres scènes brutales. Mais le rythme est lent, sentiment auquel s'ajoute la lecture pondérée de Michelangelo Marchese, qui prête sa voix au ton cynique et à la violence de l'histoire. Je reste donc circonspecte, même si cela avait tout lieu de me rappeler la série Boardwalk Empire (♥).
Ils vivent la nuit, par Dennis Lehane
Audiolib / éditions Payot & Rivages (2013) - traduit par Isabelle Maillet
Texte intégral lu par Michelangelo Marchese (durée : 15 h 40)