Derrière la haine (Barbara Abel)

Derrière la haine (Barbara Abel) Résumé :
D'un coté il y a Tiphaine et Sylvain, de l'autre il y a Laëtitia et David.
Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d'avoir chacun un petit garçon du même âge.
Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux.
Jusqu'au drame.
Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine...
Mon avis :
Je viens de finir ma lecture et je... je... je... j'ai pas de mots. vraiment.
On commence l'histoire après le drame. Tiphaine aperçoit Laëtitia sur le trottoir et veut aller vers elle, lui parler, s'expliquer.
Mais le ton monte rapidement, les mots dépassent (ou pas) les pensées. La main part toute seule, par réflexe, pour évacuer.
David est là, il ramène sa femme à la maison et menace Tiphaine.
Comment des voisins-amis qui se sont toujours soutenus, épaulés, suivi, qui ont passé ensemble les meilleurs moments de leur vie, peuvent-ils en arriver là ? En arriver à une telle violence, aussi bien verbale que physique ?
On l'apprend ensuite. On fait donc un bon en arrière. On fait la connaissance de ces quatre personnes, leur vie d'avant, comment ils se sont rencontrés, comment les couples se sont formés, etc etc.
Les filles sont vraiment devenues comme des soeurs. Vous savez, quand, d'un seul regard, vous savez ce que l'autre veut dire, pense, ou attend de vous...
On suit l'évolution de ces quatre vies qui pourraient n'en faire qu'une. Jusqu'aux grossesses.
Laëtitia est la première à accoucher. Pour Tiphaine, ce sera 3 mois plus tard. Le bonheur pour tout le monde.
Les deux petits garçons grandissent ensemble, ils sont amis, voisins, frères. Ils font tout ensemble. C'est tellement facile quand une simple haie vous sépare. Un double des clés du voisin, on entre quand on veut, on improvise un repas, une sortie, du baby sitting
Et puis, un après midi, c'est le drame.  Un drame par négligence. Comme souvent, un drame con, qui aurait pu être évité par trois fois rien.
Et tout vole en éclat.
La vie des parents, évidemment. Le drame de leur vie, comment s'en remettre ?
La vie de l'autre enfant, qui n'a rien vu, qui a du mal à comprendre, qui ne réagit pas comme sa mère le voudrait.
La vie de l'autre couple. Une telle proximité, de tels liens crées, forcement ça ne peut pas laisser indifférent.
Tout le monde est effondré. Ce n'est pas une seule vie qui a été détruite, mais six.
Arrive rapidement les reproches. Les amis ne le sont plus, ils ne se parlent plus, ne se voient plus, ils s'évitent. Et pourtant, ils essaient de remonter la pente, de se pardonner, de renouer.
Mais en vain.
L'une devient paranoïaque et l'autre violente, menaçante.
La vie est l'enfer. Comment continuer à vivre normalement dans une telle ambiance ?
Je dois dire que ce livre m'a complètement hallucinée.
• Déjà, il se lit très vite. Non pas parce qu'il n'est pas très épais, mais bien parce que l'écriture est magique, ça se lit tout seul, les pages sont tournées à vive allure. On le commence, et sans s'en rendre compte, on l'a déjà finit. Barbara Abel a vraiment un don.
• Et puis, l'histoire en elle même, évidemment, c'est le résumé qui m'a donné envie. Un drame qui implique un enfant, ça m'intéresse toujours. C'est horrible, il n'y a pas pire épreuve dans la vie que de perdre un enfant. Ça peut arriver à tout le monde, pour n'importe quelle raison. Et là, le fait qu'autant de personnes gravitent autour, ça a ajouté à l'histoire. Un passage qui m'a vraiment fait pleurer, c'est l'achat du nouveau doudou. C'est pas grand chose au milieu de tout ça, mais ça m'a vraiment retourné le bide.
• Les personnages. Tous sont incroyablement bien travaillés. Les parents comme les enfants, les personnages principaux comme les secondaires, ou ceux que l'on ne croise que pendant 2 ou 3 pages.
• L’évolution de la crise, du conflit, de la violence aussi est menée divinement, on est plongé dans cette abîme avec l'impression d'y être réellement. On est entouré de tous ces gens, on a envie de les aider, de leur parler, les raisonner, les réconcilier...
• La fin... La fin est... elle est... wahou ! Quel cheminement pour en arriver là ?
Voilà. Un véritable coup de coeur. Je le savais dès les premières pages. Je suis sous le charme.
Le seul petit bémol que j'aurais, c'est qu'on sait bien avant le drame quel enfant en sera la victime, c'est dommage. Mais ça n’enlève rien à la qualité de l'histoire.
(heureusement que "j'ai pas de mots")
Pour lire l'avis de Maliae avec qui j'ai partagé cette lecture, c'est par là
Derrière la haine (Barbara Abel)
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