Je ne ferai pas ici l’historique du podcast (ou de la baladodiffusion, comme on l’appelle dans certains
Il s’agit pourtant d’un médium que j’ai évité longtemps. J’écoute déjà beaucoup la radio, de la musique, je regarde la télé, des films, je lis… Comme je l’ai dit un jour à Sébastien, cet ami qui fait des podcasts : « Désolé, mais je n’écoute pas ça, moi, des podcasts. Je n’ai pas le temps. »
Mais voilà que, de fil en aiguille, je me suis mis à en écouter. J’ai commencé par celui, ludique, de Sébastien et de ses amis Fun-Jouer-Jeux, et j’ai enchaîné par d’autres podcasts québécois. J’ai commencé alors à avoir sérieusement la piqûre, et j’ai élargi mes horizons en me tournant du côté des podcasts anglophones. Je recommande d’ailleurs fortement celui du comédien Greg Proops, intitulé The Smartest Man in the World, qu’il enregistre lors de ses one-man-show humoristiques autour du monde. Le gars, dont la culture n’a d’égale que sa curiosité, parle de tous les sujets de manière souvent irrévérencieuse, mais avec une fine intelligence.
Et récemment, je suis tombé sur Dan Carlin’s Hardcore History. Ce podcast est centré, comme l’indique son titre, sur l’histoire. Dan Carlin est un historien amateur, un vrai passionné de l’histoire avec un grand H. Également commentateur politique, cet Américain, qui a déjà œuvré comme animateur radio professionnel, s’est tourné vers le podcast pour partager à sa manière sa passion.
Chaque épisode de Hardcore History nous ramène donc à une époque et à un lieu précis. Carlin nous dresse un tableau vaste et détaillé, place chaque événement dans son contexte, situe les différents acteurs et leurs motivations. Jusqu’à présent, je n’ai écouté que le plus récent épisode (#49 : The American Peril), qui tourne autour de la guerre hispano-américaine et dure plus de quatre heures… Eh bien, laissez-moi vous dire que ces quatre heures sont parmi les plus passionnantes que j’ai passées à écouter un récit historique.
Carlin est non seulement un excellent conteur, qui donne vie aux personnages à travers leurs citations, il s’avère également un formidable vulgarisateur. Je ne suis pas le plus grand amateur de longs récits historiques, mais j’ai suivi celui-ci avec enthousiasme et j’ai eu de la facilité à le comprendre !
Ce n’est pas nécessairement de « l’histoire pour les nuls ». Il faut un minimum de concentration, de l’écoute, un peu de culture et beaucoup de curiosité pour passer au travers d’un de ces épisodes. Du moins, c’est ce que je crois. Mais Carlin rend le tout tellement intéressant et relativement simple que tout s’éclaire dans mon esprit sur cette : les personnages vivent encore en moi et des images me reviennent constamment en mémoire.
Dans le plus récent épisode de Fun-Jouer-Jeux, Joel Martel parlait des gens qui se plaignent des vidéos trop longues sur YouTube, qui refusent de visionner des vidéos de cinq ou dix minutes (et plus) parce qu’ils n’ont « pas le temps ». La même chose se produit lorsqu’on propose au public des podcasts trop laborieux, trop longs. Martel pose la question suivante : « Pourquoi ne pourrait-on pas être intelligents sur le web et approfondir des sujets ? » Il renchérit en demandant : « Vos vies vont si vite que ça ? Votre temps est si précieux que vous n’avez pas plus que quelques minutes à consacrer à un sujet ? »
Lui et ses acolytes s’amusent ensuite du fait qu’une personne, qui va refuser de regarder une vidéo de plus de dix minutes par « manque de temps », aille à la place regarder dix vidéos consécutives de chats ou de n’importe quelle autre connerie sur le web. Trouvez la logique !
De la connerie, il y a en a également dans les podcasts. J’en ai écouté certains, pour tester, et j’ai tout simplement arrêté et supprimé l’épisode en question. Certains « animateurs » sont incapables d’articuler, sont inintéressants, manquent de culture, ou parfois la qualité sonore rend l’écoute pénible. J’écoute autant de trucs amateurs que de trucs professionnels. Ce qui m’intéresse d’abord : le sujet.
Mon application iPhone « podcast », que je n’utilisais jamais il y a à peine un mois ou deux, est remplie aujourd’hui d’épisodes en attente. L’écoute de Dan Carlin fut longue, mais également passionnante, et j’ai encore une foule d’autres podcasts à visionner : critiques de films, commentaires sur l’actualité, entrevues avec des personnalités que j’aime, etc.
Aisha Tyler
À ce propos, je recommande fortement le podcast Girl on Guy de la comédienne Aisha Tyler, qui s’entretient en long et en large avec des gens de l’industrie du divertissement (acteurs, chanteurs, créateurs). Est-ce que le podcast est un domaine exclusivement masculin ? Non, car Aisha y fait un travail remarquable – même si elle n’interviewe que des hommes.
L’univers du podcast est vaste, très vaste. Il y en a de toutes les sortes, pour tous les goûts. Allez y jeter une oreille !
Maintenant, je dois retrouver le temps d’écouter de la musique…
Liens :
Dan Carlin’s Harcore History
Greg Proops’ « The Smartest Man in the World »
Notice biographique
Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.