C'est Rishima reine de la danse
Au mois de juillet j'avais complètement craqué sur "la fille du calligraphe" de Cat Zaza. Du coup j'ai voulu connaître d'autres albums de cette brillante et pétillante illustratrice (qui n'en est pas moins auteure également).Et voilà, ce qui devait arriver, arriva... j'ai encore été complètement conquise ! Dès que j'ai vu la couverture de "Rishima reine de Bollywood" sur Internet, je me suis dit "Oulala avec ses couleurs et sa thématique indienne, je vais adorer, et avec sa dominante rose, il risque fort de plaire également à Ly Lan".
Mais avant d'acheter, j'aime bien feuilleter. Direction la librairie, dans laquelle je sais par avance que les albums édités par Marmaille & compagnie sont en bonne place, histoire de ne pas me déplacer pour rien ;-) Et me voilà écarquillant les yeux, telle une enfant devant un stand de bonbons acidulés, tenant ce superbe album écrit par Natalie Zimmermann ! La couverture n'était pas trompeuse... l'intérieur est tout aussi magnifique, si ce n'est plus...
Alors encore une fois, Ly Lan est un peu trop petite pour comprendre l'histoire dans son intégralité. Mais ce n'est pas le but, pour moi, avec ce type d'album. C'est plus l'occasion de l'ouvrir à des cultures différentes par le biais d'histoires, certes, mais surtout de visuels colorés et adaptés...
Il est certain que je préfère l’initier, en douceur, aux cultures asiatiques vu qu'elles font partie de ses racines. Mais je ne souhaite pas la limiter à cela. D'ailleurs, elle a beaucoup plus apprécié "Rishima reine de Bollywood" que "La fille du calligraphe"... contrairement à moi. (Mais moi, on ne me refera pas, l'esthétique asiatique je l'ai dans la peau, je suis irrécupérable !)
Partons donc, sans délai, à la découverte de l'Inde et plus précisément de Bollywood. Wahou ! A nous les saris colorés, les yeux fardés de khôl, les dessins au henné et le fameux le bindi...
Rishima est la fille des deux éléphants gris préférés du maharadja, Balbir et Arkita. En conséquence, sa naissance a été fort attendue et de grands espoirs sont placés en elle. D'autant que Rishima est née blanche, une chose très rare en Inde. Son nom est d'ailleurs très symbolique puisqu'il signifie "rayon de lune".
Mais sa couleur n'est pas sa seule différence. Rishima ne grandit pas assez et elle est d'une étourderie affligeante pour une éléphante destinée à servir de glorieuse monture au maharadja. Elle n'arrive même pas à porter la princesse Kanti correctement. Les moqueries de ses congénères ne tardent pas à arriver. Que va-ton pouvoir faire d'elle ?
Pourtant, Rishima a une passion secrète : la danse. Seuls ses amis les singes à longue queue savent que la petite pachyderme est dotée d'une grâce unique qui se révèle dès qu'un son mélodieux se fait entendre. Mais qui voudrait d'une éléphante pour danseuse ? Rishima sent bien qu'elle déçoit non seulement le maharadja et sa fille, mais aussi ses parents.
C'est à l'occasion de la fête d'anniversaire de la princesse Kanti, que Rishima va, un peu malgré elle, dévoiler son talent... Lorsque la troupe de danseuses de Bollywood, invitée pour l'événement par le maharadja, entame son spectacle, Rishima, subjuguée, ne se rend pas compte que les singes la maquillent, la parent d'un sublime sari rouge, et la poussent discrètement vers la scène. Rishima fait alors ce qu'elle sait faire de mieux : danser. Elle virevolte avec légèreté s'insérant au milieu des danseuses telle une déesse envoûtante. Et c'est avec étonnement qu'elle voit la foule des invités, le maharadja et ses propres parents se prosterner devant elle.
Rishima choisira-t-elle de devenir une divinité ou de partir à la conquête de Bollywood ?
A votre avis ? ;-)
Cette histoire sur la différence, est délicieusement écrite par Natalie Zimmermann, tel un conte moderne. Entre railleries et amitiés, déception et admiration, la petite éléphante parviendra à réaliser son rêve et concrétiser sa passion. J'apprécie particulièrement l'allusion subtile au dieu hindou Ganesh faite par l'auteure dans son texte ("La petite éléphante est si vive qu'elle donne l'impression d'avoir quatre bras"), et reprise dans les illustrations par Cat Zaza. Généralement représenté avec 4 bras, ce dieu à tête d'éléphant, qui symbolise, entre autres, le savoir, l'intelligence et l'éducation, a la capacité d'écarter les obstacles. Et cette évocation est tout à fait judicieuse dans ce récit.
Concernant les illustrations de Cat Zaza, elles sont justes parfaitement adaptées à l'esthétique indienne de par leurs couleurs vives et leurs détails clinquants. Maquillage, bijoux et soierie reflètent à merveille l'univers Bollywoodien. Ses dessins au crayon, rehaussés d'aquarelle, plus ou moins travaillés en fonction du positionnement par rapport au texte, sont d'une beauté et d'une pertinence imparable, et l'humour n'est pas en reste ! Autant vous dire que je suis fan ;-)
Et comme toujours chez les Éditions Marmaille & compagnie l'album est d'une grande qualité, avec la touche en plus : une jaquette amovible, au dos de laquelle nous attend un magnifique poster de notre nouvelle star bolliwodienne... Le top !
Rishima, reine de Bollywood
Textes de Natalie Zimmermann
Illustrations de Cat Zaza
Publié en 2013 par les Éditions Marmaille & compagnie
Âge : de 6 à 8 ans