Embarquée sur un bateau à la poursuite de sa soeur, Isabelllae s’attaque à de nouveaux défis…
Scénario de Raule, dessin de Gabor, Public conseillé : Adolescent, Adulte
Style : Aventure épique Paru au Lombard, le 18 janvier 2013 Share
L’histoire
Isabellae Ashiwara, flamboyante guerrière, s’est embarquée à la poursuite du bateau sur lequel est supposée se trouver sa sœur, Siuko. Accompagnée de ces deux compagnons et du fantôme de son père, elle se fait « garde du corps » du maître de peinture Yuan. Attaqués par deux assassins chinois, l’arrivée providentielle du capitaine du navire fait échouer la tentative de meurtre. Isabellae apprend qu’il est au centre d’une lutte de pouvoir entre l’empereur du Japon et son grand voisin, la Chine…
La suite, tout de suite
Neuf mois tout juste après le premier tome, Raule (le scénariste du très remarqué « Jazz Meynard ») et Gaure (au dessin) nous invitent à reprendre la route avec leur héroïne, aussi belle que dangereuse, Isabellae. Ce personnage haut en couleur (rousse flamboyante et sabreuse virtuose) continue sa quête familiale. Après la mise en place et l’histoire dramatique de sa vie, ils enchaînent une suite d’aventure, riche en coups de sabre, en hémoglobine et en lutte d’influence.
Nouveaux thèmes
Dès le premier opus d’Isabellae, Roule et Gabor m’avaient surpris. Dans ce récit de bagarre sauce Wasabi, où membres et têtes sautent facilement, ils amenaient de « l’intime » là où on ne les attendait pas. Quête initiatique, saga familiale, ils introduisaient avec le passé de leur héroïne et les conversations avec le fantôme de son père, des thèmes inattendus dans cette BD de genre.
Avec « Une mer de cadavres », ils investissent encore d’autres domaines. La présence de maître Yuan est l’occasion d’introduire un contexte géopolitique, avec la paix entre Japon et la Chine en point de mire. Enfin (on en reparle juste après), « Une mer de cadavres » finit dans un style fantastique « grand guignol » très étonnant…
Tension palpable, dessin chirurgical !
“Une mer de cadavres » est construit en deux parties. Après une mise en place assez calme (la poursuite en bateau, l’histoire personnelle, le maître de peinture), le récit se densifie avec une première intrigue. Puis, changement de cap, la violence se déchaîne de manière très brutale. Digne des meilleures scènes des films de Hong Kong, Raule et Gabor se lâchent avec une longue scène de combat fantastique, chorégraphiée à la perfection. Malgré la complexité des combats, le dessin de Gabor fait merveille. Tout en dynamisme et en lisibilité, il nous offre, du bout de son encrage, des combats à couper le souffle.
Dynamique, effrayante, dense, haletante, cette seconde partie est une pure merveille esthétique qui m’a bluffé. Bravo !
Enfin, petit plus, la couleur assurée par Gabor, tout en camaïeux de bleus « froids », de gris « terreux » et de rouges « sanguins » nous immergeant dans des ambiances très marquées.
Pour résumer
Avec ce second tome d’Isabellae, Raule et Gabor continuent de m’étonner. Saga familiale, enjeux politiques et grandes scènes de combats sanglantes et chorégraphiées, ces auteurs renouvellent le genre « baston sauce japonaise », avec élégance et audace. Vivement le troisième et dernier épisode !