Clairement, cette fable potache démarre sur les chapeaux de roue : les patronymes transformés, les courses-poursuite avec le monde gitan, les péripéties rocambolesques du fakir (digne successeur de Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson) et les rencontres improbables comme celle avec l'actrice Sophie Morceaux auraient pu consolider le scénario sans trois erreurs de casting : 1) la lourdeur du style et en particulier l'usure du comique de répétition (se moquer des patronymes, cela va une fois ; deux fois cela devient lourdingue et plus c'est carrément pénible) 2) Romain Puértolas a oublié l'ossature de son corpus : son héros change tellement d'endroits qu'à la fin, on n'y croit plus du tout. Certes, ce roman reste une fable des temps modernes mais cherche une certaine crédibilité dans les thèmes politiques abordés (le déséquilibre Nord-Sud, la maltraitance des immigrés illégaux, l'effet communautaire, la honte des clandestins rapatriés etc). Trop de mélange des genres annihile le discours émis ! 3) Le pompon of the pompones reste la vente d'un pitch minable avec un contrat faramineux à la clé : quand on découvre la prose surannée, on pleure pour l'édition ! (et je me lance de suite dans la création littéraire... mais non, ne craignez rien, je blague)
Malgré tous ces menus défauts de jeunet, il est clair que ce premier roman sans prétention littéraire fait passer un moment agréable à son lecteur (peu exigeant) et c'est le principal. Surtout en ces temps de morosité éditoriale, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea fait du bien au moral et ce n'est déjà pas si mal !
(mention spéciale à la présentation de l'auteur by himself en deuxième de couverture : très bien tournée et vraiment drôle pour le coup )
Éditions Le Dilettante
Rentrée littéraire 2013
avis : Sandrine
Ce livre voyage mais il va d'abord chez ma copine S. à qui je l'avais promis depuis un temps certain.
évasion musicale : I follow rivers - Lykke Li