Un personnage tiraillé entre le bien et le mal dans un univers urbain ultra violent. Fuir la violence ? Impossible…

Scénario, dessin, couleurs de Joaquim Diaz, Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : Comics réaliste Paru au Lombard, le 13 septembre 2013 Share

L’histoire

Ancien membre d’un gang, Ismaël s’est engagé dans l’armée pour fuir cette violence. On ne peut pas vraiment dire qu’il y ait gagné au change. Bagdad, ce n’était pas vraiment une sinécure. Il en revient malade, en proie à des accès de violences et hanté par de sombres cauchemars. Mais surtout, sa force physique est décuplée ; bestiale et surhumaine. Que c’est il vraiment passé là-bas ?
Son retour à Los Angeles va le confronter à ses pulsions les plus sombres. Il faut dire aussi que son ancien gang a eu la mauvaise idée de s’en prendre à sa famille. Vraiment une très mauvaise idée. Ismaël va déchainer les enfers. Fuyez tant qu’il est encore temps…

L’ambiance

Vous l’aurez compris, on n’est pas dans une étude mœurs à la « Woody Allen » !
Ici, on explore les cotés les plus sombres de notre âme. Comment empêcher la bête qui sommeille en nous de prendre le dessus ?
Ismaël évolue donc dans une ambiance urbaine très sombre. La violence crue, les effusions de sang et un soupçon de paranormal caractérisent cet univers ultra réaliste.

La narration

Pas de chichis et d’effets de style inutiles.
Les dialogues concis, un scénario très bien ficelé et une intrigue haletante servent parfaitement le rythme nerveux et les personnages bien fouillés psychologiquement de cette histoire.

L’auteur et ses influences

Joachim Diaz a commencé par des collaborations avec Guillaume Bianco dans le Lanfeust Mag. Auteur de « Captain Perfect » et « Jerry Mail », il affine son style et son gout pour les super héros et les comics.
Harden semble mettre en valeur deux influences capitales. Son gout pour une narration et une mise en scène inspirés du 7ème Art. L’influence « latino » urbaine et violente transpire aussi de cet album.

Le dessin

Bon je dois vous l’avouer ; je suis un profane en matière de graphisme. Pourtant c’est le point fort de cet album pour moi.
La couverture, magnifique, annonce l’esthétisme moderne de cet album et la colorisation numérique magnifie le trait réaliste de l’auteur.
Les couleurs servent aussi à personnifier les différentes ambiances ; un bleu crépusculaire pour les ambiances nocturnes et violentes, des couleurs claires dé saturées pour les instants fugaces de bonheur et enfin des couleurs très sombres et électriques quand Ismaël se laisse envahir par ses pulsions les plus noires.
Enfin, un procédé astucieux mettant en valeur le dualisme d’Ismaël ; des gouttières blanches pour les planches illustrant son bon coté et des gouttières noires pour les planches relatives à son coté sombre.

Pour résumer

Amateurs de comics réalistes et de baston, cette bd est faite pour vous. Un Héro sombre et tourmenté. Une ambiance au frontière du paranormal. Ajoutez à cela une mise en scène inspiré du 7iéme art et vous obtenez une histoire haletante.
La qualité de la colorisation numérique apporte une plus-value indéniable au premier opus de ce diptyque ambitieux. Enfin, l’auteur nous fait admirer une maitrise certaine de l’ellipse que n’aurait pas reniée Scott Mac Cloud. Bref, ces 56 pages se lisent d’un trait avec gourmandise.
Bon allez je vous laisse, j’ai une soudaine envie d’aller faire le ménage dans mon quartier. Quoi ?? J’habite à la campagne ?? Bon, ben je vais attendre sagement mais impatiemment la suite de la vengeance d’Ismaël alors…