Lorsqu'on entre quelque part, on peut s'y sentir merveilleusement bien ou, au contraire, horriblement mal.
Comme si les pierres s’imprégnaient de joie ou de chagrin pour plus tard s'en décharger et les restituer.
Fraichement divorcée, Pascaline, une informaticienne de quarante ans, vient de trouver l'appartement de ses rêves. A peine installée, elle apprend que ces murs ont été témoins d'un crime. Lentement, par touches infimes, ce drame fait surgir en elle une ancienne douleur, une fragilité restée longtemps enfouie. Pour en finir avec son passé, elle se lance alors sur les traces d'un tueur en série.
Une quête obsessionnelle qui ravive ses blessures et l’amène à la lisière de la démence.
Mon avis :
Pascaline vient de divorcer.
Après plus de quinze ans de mariage et de tromperies, finalement, son mari s'en va avec une autre.
Elle trouve rapidement l'appartement idéal. Super bien situer, petit 2 pièces très accueillant, en le visitant elle se sent déjà chez elle.
Elle y emménage très rapidement, toute heureuse d'avoir sa vie à elle. Nouveau départ. Maintenant, elle va revivre, rencontrer des gens, prendre soin d'elle.
Première nuit dans cet appartement. Nuit blanche.
Elle apprend vite que dans cette chambre, il y a quelques années, une jeune fille a été violée et tuée. Ça calme ! C'est un tueur en série qui a été retrouvé après 7 victimes et qui est enfermé en prison pour le reste de sa vie (c'est un roman, hein...)
Pascaline est tellement empathique qu'elle ne pense plus qu'à cette gamine. Elle n'en dort pas. Jamais. Visiblement, elle a toujours été comme ça. Un mort dans une maison, et elle ne peut pas y dormir.
Tres vite, la dépression fait place à la joie de vivre. Elle qui est si seule. Elle a bien sa mère avec laquelle elle n'est pas tellement complice, et Elizabeth, sa collègue de travail... Mais qui pourrait comprendre ce qui lui arrive ?
Certainement pas son ex mari.. Un coup elle n'a aucun sens de l'imagination, un coup elle en a trop !
Mais elle doit comprendre. Elle doit savoir. Elle se plonge donc dans le passé, pour apprendre l'histoire de cette Anna. Puis des autres. Elle est prise de compassion pour ces mères endeuillées. Et puis, finalement, à la mémoire de toutes ces victimes, elle part à la recherche des appartements, juste pour voir, pour s’imprégner. Et y déposer une rose blanche.
Et puis, après la dépression, vient la folie.
Pascaline ne vit plus que pour cette histoire d'appartement et de fantômes. Et pour une autre aussi. La sienne.
Et c'est là qu'elle commence à bien dérailler.
Autant au début, on a envie de l'aider, de la soutenir, de la prendre dans nos bras pour un gros câlin. Autant après, moi, j'ai bien eu envie de lui mettre deux trois claques.
Ma petite Pascaline, tu perds la boule. Complètement. Arrête ! Arrête de trop faire le lien entre ton histoire et ces gamines. Il n'y a strictement aucun rapport !
Mais forcement, quand on perd les pédales, on ne se rend pas compte. On ne se rend compte de rien.
Sa mère et Elizabeth veulent l'aider, la réveiller, la faire réagir. Rien n'y fait.
Elle pense trouver de l'aide auprès de son ex mari et de sa nouvelle femme. Finalement, c'est encore pire.
Une histoire dingue. Une angoisse plus que palpable pour une fin extraordinaire.
Qui est terriblement frustrante. Il se passe quoi, quand on referme le livre ? Et après ? Comment finit Pascaline ?
Plein de questions qui resteront sans réponses. Mais j'adore cette fin ! J'aime me poser des questions sur une fin terrible, avoir peur, ou de la peine pour des personnages complètement fictifs...
Un roman superbement mené par une plume divine. Dommage qu'il soit terriblement court, la lecture prend tellement peu de temps...
J'ai aimé aussi la préface de cette édition. L'auteure nous explique pourquoi ce roman, comment lui est venue l'idée. Et puis, le lien entre ce livre et un autre. C’était très instructif et vraiment très sympa
Ho dis, mais c'est un coup de cœur, ça ! ♥