Date de publication: Novembre 1998
Maus nous conte l'histoire de Vladek Spiegelman, rescapé de l'Europe d'Hitler, et de son fils, un dessinateur de bandes dessinées confronté au récit de son père. Au témoignage bouleversant de Vladek se mêle un portrait de la relation tendue que l'auteur entretient avec son père vieillissant.
C ela faisait quelques temps que j'avais envie de lire Maus. Je comptais me l'acheter ce mois ci, mais 30€ l'intégrale ça fait un peu cher! Et quelle surprise ça a été de le voir à la BU (bibliothèque universitaire). Je me suis jetée dessus. J'ai également emprunté Meta Maus avec que je lirai dans la semaine.
e pense que c'est un livre complexe à chroniquer, car il y a beaucoup de point sur lesquels j'ai des choses à dire..
ette BD est le témoignage recueilli par Art Spiegelman sur la vie de son père, Vladek Spiegelman.
Vladek était un juif polonais qui a connu la terreur nazi et surtout la vie dans les camps.
e vais donc vous parler de la première chose que l'on voit en ouvrant ce livre: les graphismes. Le style de l'auteur est plutôt particulier. Personnellement j'aime beaucoup. Surtout les dessins plus complexes et travaillés comme celui de la couverture ou d'autres représentant des foules.
Je pense notamment à celui ci:
Il y a aussi quelque chose d'important dans le style de l'auteur: les animaux. Chacun à sa propre interprétation de l'utilisation de la chose. Personnellement je mise pour un sujet qui est diffcile à aborder d'une manière humanisée. Quand on fait face à des êtres humains pour la shoah, ça nous paraît tellement fou qu'on a conscience sans vraiment avoir conscience de la chose. Comment des humains ont ils pu arriver à de telles choses? Avec les animaux, bizarrement (et malheureusement) ça passe mieux.
En plus de cela, les animaux de mon point de vu, permette à l'auteur de s'avancer dans l'histoire de son père sans y avoir assisté. Cela prend un certain recul avec la réalité, et avec réalité, j'entend réalisme dans le décor, scène, action. Avec un tel témoignage c'est compliqué de poser des images. Et cette prise de distance avec l'animalité a été je pense, plus aisé pour l'auteur.
Un grand contraste se met en place entre ces deux "mondes" notamment par le biais de Vladek.
Art Spiegelman a choisit pour faire cette BD de relater le portrait de son père le plus réellement possible. Il ne modifie en aucun cas ses traits de caractères. Comme par exemple le fait qu'il se plaint énormément pour presque tout, et est très avare.
Le portrait de ce vieux monsieur m'a un peu choqué. Comment peut on se plaindre de prendre x médiacaments par jour alors qu'on a connu l'horreur de l'antisémitisme sous le nazisme?
J'ai trouvé cela énormément intéressant de voir le processus de résilience fait par Vladek. L'horreur du nazisme semble n'être qu'un petit événement dans sa vie. Un événement qu'il a su plus que surmonter et qui l'affecte d'une manière inattendue.
Art, malgré une relation compliqué avec son père, semble bien connaître les limites et a aucun moment n'est géné de le questionner sur son histoire.
'histoire de Vladek commence anodinement. On découvre un petit bout de sa vie avant la montée du nazisme. Ses amours, son travail etc. Début parfait pour mettre tous les évènements qui suivent en contraste. J'ai trouvé cet aspect angoissant. Personne ne se doute de l'horreur qui va s'abattre sur eux. On ne sait pas de quoi demain sera fait.
A chaque page, on se dit " il aurait pu se faire prendre là, sdfkjqslmfjdklmsj!" et en parallèle, on connait les histoires des autres qui n'ont pas eu cette même chance. C'est troublant.
Vers la fin, j'avais ma gorge nouée. Ce récit est extrêmement touchant. Autant par la relation père fils, par l'évolution de Vladek que par la monstruosité décrite.
ouvent je me suis surprise à penser que c'était une fiction. Fiction inspirée de faits réels: le génocide juif. Puis pouf! Non non Ly, c'est l'histoire d'un vrai monsieur. C'est ses souvenirs, ce qu'il a vu, vécu. Sa souffrance à lui.
out le monde bien évidemment connaît cette période de l'histoire. Mais ce livre vaut vraiment la peine d'être lu. C'est une toute nouvelle vision que j'ai eu là. Surtout dans leurs techniques pour survivre. Les petites actions placées au bon moment, d'une parfaite ingéniosité. Vladek a eu énormément de chance pour être encore en vie. On ressent une angoisse, une peur. La peur qu'ils se fassent prendre, qu'ils meurent. Et se dire que ces sensations qu'on ressent sont des centaines de centaines de fois moindres que ce qu'ils ont réellement vécu...
ien évidemment, je n'utiliserai pas de système de notation pour ce livre. La raison semble évidente. Je vous conseille vivement de vous y plonger. On se doit de connaître l'horreur qu'on vécu les juifs durant cette époque. Et surtout ne pas fermer les yeux.