Michel Marini - douze ans en 1959, élève à Henri IV - a une passion, la littérature. Il ne s'en intéresse pas moins au rock 'n' roll. Et au baby-foot. Au café où il joue tous les jours se réunit un club d'échecs fréquenté par Tibor, Léonid, Sasha, et les autres, tous réfugiés de l'Est qui ont dû s'exiler pour survivre. Petit à petit Michel découvre la vie de ces hommes broyés par l'Histoire qui n'en continuent pas moins à croire, débattre, se fâcher puis en rire... A vivre, tout simplement...
Mon avis :
Comment vous dire... Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre là.
Ce livre est un putain de coup de coeur ! Vraiment. Une merveille absolue. Un bijou.
Nous sommes plongés dans les années 60. La culture, l'ambiance de cette époque, l'enfance qui n'est pas la même qu'aujourd'hui, ni plus la même qu'hier. Les drames, les plaisirs simples.
La guerre.
L'histoire nous est racontée par Michel. Il nous présente sa vie, ses amis, ses rencontres. Cet ado se passionne pour tout, il est curieux de tout et de tout le monde. Entre le babyfoot avec son ami Nicolas, le rock et son frère, la littérature, la photographie... Ce gamin est un véritable touche à tout.
Le babyfoot, ça, c'est sa grande passion. Il est très très fort. Avec Nicolas, ils battent tout le monde, même les plus âgés/forts qu'eux...
A force de traîner dans son bistrot préféré, il découvre cet étrange club. Que des immigrés. Qui parlent en français de tout, mais pas du passé, de la guerre, de leur vie d'avant, de l'horreur vécue.
Ce long roman sur l'adolescence, l'amitié, la guerre, la vie est absolument passionnant. Ça peut paraître assez démoralisant tous ces thèmes abordés, surtout pour un adolescent en plein conflit familial, mais l'histoire est belle, magnifique.
Il faut souligner aussi que non seulement l'histoire est magnifique, et merveilleusement bien écrite, mais en plus, ce roman est incroyablement élaboré. On sent dans le style toute la recherche, le travail de l'auteur. Tout ça rajoute de la puissance, de la force.
Comme vous l'avez compris (non ?), moi, j'ai la version audio du roman. Je l'ai donc écouté, savouré, adoré, pleuré pendant plus de 21 heures (750 pages et des brouettes). Un pur délice. Toute la beauté du roman réside dans la voix du conteur, Stéphane Ronchewski. Il a su retranscrire parfaitement toutes les émotions de l’écriture, j'en ai même pleuré plusieurs fois
Oui, au milieu de tous ces dialogues, il est le seul à lire, ce qui fait qu'on peut être un peu largué par moment, mais finalement on s'y fait facilement. L'histoire est incroyablement bien lue, bien racontée. La voix de Stephane Ronchewski m'a bercée tout au long. (How do you do, Callaghan ?)
Par contre, c'est sûrement une habitude à prendre évidemment, mais comme je n'avais pas de livre entre mes mains, pendant l'écoute je faisais toujours autre chose (c'est un peu le but des livres audios, on est d'accord), du coup, par moments, j'étais assez déconcentrée et donc un peu larguée. Mais on reprend vite le fil de l'histoire (et puis on peut revenir en arrière, aussi), donc c'est pas trop grave. Cependant, je ne sais pas si je renouvellerai un jour l'expérience. Il faut que je trouve un livre qui m'intéresse lu par une voix que j'aime, donc ça limite pas mal... Enfin, on verra...
Merci énormément à Jean-Michel Guenassia pour ce petit bijou et à Stéphane Ronchewski pour sa voix merveilleuse ♥