Minas Taurus (T2) Les Dieux seuls le savent

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Banni et condamné à l’errance par Athena, pour racheter ses crimes, Minas doit retrouver l’insolente Danaé…

Scénario de Mosdi, dessin de Cerqueira

Public conseillé : Grand Adolescent, adulte, plutôt masculin

Style : Aventure historique Paru au Lombard, le 26 octobre 2013


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L’histoire

Autrefois, Minas était un guerrier de Sparte sans pitié. Dans sa folie meurtrière, Minas fut banni par la déesse Athena. C’est sans aucun souvenir de sa vie passée que Minas s’est réveillé. Pour connaître le pardon des dieux, il doit sauver autant d’innocents qu’il le faudra. Lors de ses pérégrinations, Minas se voit offrir une chance de se libérer de ses péchés… Il rencontre un juge important de la ville qui voit en lui la personne idéale pour retrouver sa fille disparue, Danaé. La tâche ne sera pas aisée et il devra faire face à de multiples trahisons, meurtres et fourberies en tout genre.

Ce que j’en pense

Mosdi et Cerqueira nous ont concocté une fresque antique très intéressante digne d’une vraie tragédie grècque, remaniée façon polar actuel. Tous les grands thèmes y sont exploités, que ce soit le père tourmenté par la disparition de sa fille, les trahisons familiales, les meurtres en passant par les interventions divines. Tout y est. Malgré quelques complexités dans l’intrigue et dans les personnages, les scènes sont impeccablement découpées et les différents plans sont tout aussi efficaces. Les différents points de vue et perspectives sont très réalistes.

Un héros tourmenté

La psychologie du personnage tient une part importante dans le récit. Dans ce tome 2, il retrouve partiellement la mémoire et sa personnalité se dévoile un peu plus. Il se voit contraint d’affronter ses sombres souvenirs de meurtrier. Ce combat intérieur est l’une des principales qualités du scénario de Mosdi. Malgré sa volonté de servir le bien, Minas constate qu’il n’a pas vraiment changé. Il sait comment intimider ses adversaires et il est toujours ce guerrier habile et impressionnant qu’il fut autrefois. Cela dit, il est déterminé à ne plus tuer d’innocents. Le scénariste nous gratine d’ailleurs de quelques punchlines bien senties, tout en restant dans l’esprit de la Grèce antique. Cela ajoute un certain charisme au héros.

Le dessin

Le graphisme général est pour moi le plus gros défaut de l’album. Non pas que Cerqueira soit un mauvais dessinateur, bien au contraire. Il a d’ailleurs déjà prouvé qu’il était excellent dans ses précédentes séries, tel que « L’ombre de l’échafaud ». Mais ici, le style de dessin est très froid et statique. On dirait même qu’une base 3D a été utilisée pour les dessins. Il y a également une forte présence de photos, ou d’images traitées par filtre informatique. Parfois cela fonctionne assez bien, mais trop souvent les personnages semblent être « incrustés » dans le décor. Mise à part une belle expressivité des visages, je n’ai pas été convaincu par ce style graphique hybride.

Pour résumer

Le mélange des genres est réussi dans ce tome deux de Minas Taurus. La proposition des auteurs est plutôt audacieuse et donne une vision nouvelle de la Grèce antique en alliant le suspense d’un polar avec le classicisme d’une tragédie grècque. Le parti pris du graphisme pourra en rebuter certains, mais le scénario saura satisfaire les amateurs du genre.