Etienne Davodeau, L’auteur de “Les Ignorants”, et ‘Rural” revient avec une pure comédie dans les arcanes du Louvre…
Scénario et dessin de Etienne Davodeau
Public conseillé : Adolescents / aduttes
Style : Récit intime et humoristique Paru chez Futuropolis, le 26 octobre 2013
Share
L’histoire
Fabien est agent de surveillance au Louvre. Amoureux de son métier et de Mathilde, le moment de venu de rencontrer la belle famille. Petit saut à Angers en TGV et le clan « Benion » accueille les deux tourtereaux. Les deux frères de Mathilde, vendeurs de meubles un peu lourds, s’aperçoivent qu’ils ont sous la main un « expert en peinture ». Cela tombe bien, car le tableau de l’arrière grand père moisit dans le grenier depuis belle lurette. Persuadé que le « Chien qui louche » de l’aïeul Gustave mérite d’entrer au Louvre, ils chargent Fabien de la mission.
Ce que j’en pense
« Le Chien qui louche », un album co-édité par Futuropolis et le musée du Louvre, est une comédie familiale rafraîchissante, qui m’a fait sourire (ou rire) du début à la fin !
Davodeau nous présente une belle galerie de portraits. Pour commencer, il y a le « gentil petit couple » d’amoureux attachants. Des relations vraies, de la complicité, un soupçon de sexe, Fabien et Mathilde sont parfaits et justes !
Dans un genre plus décalé, le clan Benion se pose là ! Vendeurs de meubles de père en fils, les deux frères et le père de Mathilde oscillent entre belle-famille idéale (accueillante, sympathique) et gros lourds bornés… Des caractères complexes qui laissent le comique de situation s’imposer…
Enfin, il y a Monsieur Balouchi. Ce vieux monsieur distingué, cultivé, esthète, qui passe sa vie parmi les statues idéales du Louvre. Membre d’une société secrète auto-proclamée » République du Louvre « , il apporte la touche de mystère au récit. Mythomane ou vrai « homme de pouvoir », c’est lui qui apportera (peut-être) la solution à Fabien…
Un zeste de réflexion sur l’art
« Le chien qui louche » n’est pas qu’une bonne comédie. Réflexion amusante et intelligente, Etienne Davodeau se sert du métier de son protagoniste (Fabien, le gardien du Louvre) pour poser son regard sur l’art et sa place au sein de notre société. Entre deux « running gags » (les touristes qui ne cherchent QUE la « Joconde »), il ouvre le débat sur la reconnaissance et l’officialisation de l’art.
Enfin, pour « redonner à César ce qui appartient à César », Davodeau détaille dans le carnet de fin d’album, la procédure précise d’acquisition des oeuvres au sein du Louvre.
Le dessin
Visuellement, le dessin assez classique et simple de Davodeau sert parfaitement le récit. Son noir et blanc au lavis restitue ses “pépites” du Louvre avec brio. Loin de la reproduction classique et précise, son trait légèrement tremblé restitue lumières, volumes et expressions avec beaucoup d’émotion.
Pour résumer
Entre comédie familiale et intrigue abracadabrante, Etienne Davodeau nous offre des personnages « haut en couleurs », aussi attachants que lourds et un comique de situation absurde et réjouissant !
C’est simple : je me suis régalé à la lecture du ‘Chien qui louche’ et il n’est pas imaginable qu’il en soit autrement pour vous !