Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Par Chatquilouche @chatquilouche

Qui est venu en premier ?  L’homme, créature idiote s’il en est une, ou la femme, cette cinglée qui rend l’homme stupide, qui à son tour rend la femme encore plus folle ?  De toute évidence, il s’agit d’un cercle vicieux, à l’image de l’ouroboros, symbole de l’infini.  Et quiconque tente de trouver la réponse ne peut que revenir au point de départ et être plus confus.  Qui vient en premier : l’idiot ou la folle ?

Je suis tombé sur un petit livre amusant qui tente la périlleuse tâche d’avancer un début de réponse.  « Women Are Crazy, Men Are Stupid : The Simple Truth to a Complicated Relationship », par Howard J. Morris et Jenny Lee (publié en français chez City Edition sous le titre Les femmes sont folles & les hommes sont idiots).

Lui écrit pour la télévision, le théâtre et le cinéma.  Elle écrit pour la télé et a publié quelques essais humoristiques sur le mariage, la trentaine et… le chien de la famille.  Tous deux ont un immense sens de l’humour.

Ni l’un ni l’autre n’est un spécialiste des relations de couple, mais ils tentent néanmoins par ce livre d’aider à mieux comprendre le fonctionnement de l’homme et de la femme à l’intérieur d’une relation amoureuse, en se servant de leurs propres expériences.

Les anecdotes humoristiques et savoureuses abondent.  Les chicanes également.  Le livre est parsemé de malentendus.  L’ensemble est construit à la manière d’un dialogue.  Il parle, elle réagit.  Pendant la lecture, il m’arrive souvent de m’esclaffer.  Et pourtant, sous ses airs de légèreté, le livre recèle des conseils intéressants pour les deux sexes.  On en retire ce que l’on désire, on en prend et on en laisse, mais nul doute que ce livre serait utile à quiconque vit (ou entrevoit de vivre) une relation amoureuse hétérosexuelle.  Allons plus loin : il serait probablement utile à quiconque est en relation avec d’autres humains dans la société.

En effet, le portrait que l’on fait de cet imbécile d’homme et de cette dingue de femme dans ce bouquin nous concerne tous, peu importe notre sexe ou notre orientation.  C’est un reflet de l’humanité en général qui nous est présenté et qui nous fait rire jaune par moments.  Je crois que nous sommes tous et toutes un peu stupides et un peu folles, et il n’y a pas de réponses évidentes pour expliquer nos comportements.  Nous ne sommes probablement pas faits pour nous comprendre.  Si c’était le cas, nous aurions trouvé depuis longtemps les solutions.

Plus nous avançons à travers les siècles, plus nous demeurons cons les uns face aux autres, hommes et femmes.  Mais, malgré nos différences, ou plutôt grâce à elles, notre passion face à l’autre demeure toujours aussi brûlante, vivante.  L’une de mes anciennes copines m’a déjà dit : « Nous sommes intrigués par ce que nous n’avons pas. » Et bien que ce commentaire soit venu d’une femme hétéro, je crois qu’il s’applique en général aux relations humaines.  Nous ne nous comprenons pas tout à fait, mais c’est ce qui fait le charme de la chose, et nous avons besoin de cette dose de mystère.

Je vous conseille fortement le livre : qui sait, à sa lecture, vous en serez peut-être un peu moins cons et un peu moins timbrées ?

Cliquez ici pour lire l’introduction (en français) du livre.  Ce chapitre est très drôle et donne le ton au reste du livre.


Souper de filles

Et si la lecture du livre ne vous apporte pas les réponses souhaitées, ou si vous avez apprécié et que vous désirez approfondir votre recherche sur les relations hommes femmes, je vous conseille alors le podcast québécois Souper de Filles, dont le premier épisode fut mis en ligne le 21 novembre dernier (cliquez ici pour l’écouter).

Animé par Lyne Bouthillette, chroniqueuse à Musique Plus, et Gabrielle Caron, humoriste, et produit par le site Web et Mascara, ce podcast ludique vise à nous faire découvrir ce qui se passe lors d’un souper de filles, à nous faire participer aux conversations souvent drôles, parfois sérieuses, très souvent croustillantes qui animent les filles lorsque celles-ci se rassemblent autour d’une bonne bouffe et surtout d’un bon vin.

Dans ce premier épisode, on présente le concept ; les deux animatrices font ensuite un portrait rapide de leur personnalité en répondant à quelques questions révélatrices, puis passent finalement au vif du sujet.  En réponse à des questions du public, les filles traitent de deux sujets forts intéressants : comment ne pas jouer à la mère avec son amoureux, et comment réagir lorsqu’on apprend que son amoureux regarde de la pornographie ?

Les échanges sont bien articulés, avec humour et simplicité, mais également avec un fond de sérieux.  Leur conversation a engendré chez moi une discussion avec ma copine sur ces deux sujets, et je crois que là est le but de l’exercice.

J’aime l’esprit ouvert des deux animatrices, peut-être même un peu « baveux » par moments, ce qui me plaît toujours.  J’aime les filles qui ont du caractère et elles en ont !  Mais elles sont également respectueuses et invitent quiconque a des opinions différentes à leur écrire et à les exprimer.  Les propos de tout le monde ont leur tribune, et les opinions divergentes seront lues lors de futurs épisodes.  Le public est également invité à proposer des sujets de conversation.

Si vous vous sentez un peu voyeur et que vous désirez savoir ce qui se dit lors d’un souper de filles, voici une belle occasion de vous renseigner et, qui sait, peut-être de devenir un peu moins niaiseux ?

« Quand j’te vois, l’amour m’rend fou
Comme dix mille tours dans la Grande Roue !
C’est toi l’soleil, même quand il pleut
Quand j’te vois, j’deviens niaiseux! »
 Richard Petit, « Niaiseux » (2002)

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Ila fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)