La Brigade juive (T1) Vigilante

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Juin 1945. Deux hommes appartenant à une brigade assez spéciale ont décidé de les traquer les nazis, ayant échappé à la justice, sans leur laisser le moindre répit.

Scénario et dessin de Marvano

Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : polar historique Paru chez Dargaud, le 20 Octobre 2013


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Contexte historique

1944, les échos et les rumeurs effroyables sur la persécution du peuple juif se transforment en certitudes. Dans ce contexte, Churchill et Roosevelt vont prendre une décision révélant un épisode assez méconnu de la seconde guerre mondiale.
Le 3 juillet 1944, la Palestine, alors sous mandat britannique, décide de créer la brigade juive et de l’envoyer sur le front.

L’Histoire

Juin 1945 en Pologne. La guerre est finie en Europe et la brigade juive a été démobilisée depuis bien longtemps.
Pourtant, Lesli et Ari sillonnent la campagne polonaise en jeep. Arborant fièrement le brassard de la brigade juive, ils continuent de traquer les officiers SS ayant échappé à la justice.
Ils ne sortiront pas indemne de cette chasse à l’homme. La découverte de nombreuses exactions encore commises en toute impunité leur posera un cas de conscience insoluble ; justice ou vengeance ?

L’Ammbiance

Dès le début, le ton est donné. Leslie exécute de sang froid un officier SS déguisé en prêtre. Tout cela devant les yeux de Safaya, jeune réfugiée juive, qu’ils viennent de recueillir.
Pourtant l’ambiance n’est pas lourde, bien au contraire. On est plutôt dans une ambiance décalée se rapprochant de Quentin Tarentino et de son jubilatoire « Unglorious bastard ».
Malgré leur soif de vengeance et leurs tourments, nos héros ne se départissent jamais de leur humour.

La narration

Efficace et claire.
Dès les premières planches, le contexte historique est planté et le but des protagonistes clairement affiché.
L’intrigue bien rythmée offre un confort de lecture très appréciable.
Enfin, l’auteur utilise avec parcimonie, à juste titre, les flashbacks pour créer un voile de mystère autour des principaux personnages.

Le dessin

A l’image et à l’unisson de la narration.
Un trait efficace qui sert parfaitement le rythme enlevé de l’action.
Un choix judicieux des couleurs qui permet au lecteur de comprendre aisément et clairement les allers retours entre le présent et les flashbacks.

L’Auteur

Mark Van Oppen, alias Marvano, commence une carrière une d’architecte d’intérieur avant de devenir rédacteur en chef de Kuifje, l’édition néerlandaise de Tintin puis de diriger le département de BD de l’éditeur flamand De Gulden Engel.
A partir de 1988, il se lance dans une carrière fructueuse d’auteur.
D’abord avec la trilogie « la guerre éternelle » en collaboration avec l’écrivain Joe Haldeman.
Suivront de nombreuses collaborations. Enfin, il se lancera en solo dans plusieurs séries dont la dernière en date est l’excellente trilogie « Grand Prix ».

La note : 15/20

Un divertissement efficace et intelligent qui nous permet de découvrir un fait historique véridique assez méconnu du grand public.
L’auteur aborde un sujet difficile et polémique. Pourtant il évite de tomber dans le pathos grâce à un ton décalé qui fait mouche dès les premières planches et permet d’atténuer la violence de certaines scènes.
Les flashbacks servent parfaitement l’intrigue en distillant suspens et mystère autour des protagonistes. Cet usage intelligent suscite l’envie d’en savoir plus et donc de lire la suite.
Enfin, l’auteur se sert de la soif de vengeance des personnages pour aborder un thème moral ; « la fin justifie t elle les moyens ? »
Vous l’aurez compris, pour moi ; le premier tome de cette trilogie est une vraie réussite.
Mazel tov!!!