« Millenium » raconte une enquête en Suède au sein d’une famille immensément riche, au passé trouble. C’est l’histoire de la Suède telle que personne ne la raconte aux enfants, une histoire d’humains… C’est le polar !
Scénario de Runberg (d’aprés le roman de Stieg Larson), dessin de Homs.
Public conseillé : Adultes, grands adolescents
Style : Polar Paru chez Dupuis, le 22 Novembre 2013
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L’histoire
Le tome 2 de Millenium est forcément la suite du premier. Alors vous savez que le brillant journaliste engagé pour retrouver une jeune fille disparue 30 ans plus tôt continue son enquête avec l’aide redoutablement efficace d’une punk geek troublante et troublée particulièrement résistante au mal qu’on peut lui faire. Blomkwist, le journaliste, creuse le passé des membres d’une famille très puissante en Suède. En parallèle l’histoire de Lisbeth Sanders viendra croiser la sienne.
Le scénario
Le scénario est fidèle au roman de Stieg Larson , comme l’ont été les deux versions cinématographiques et la série télé. C’est peu dire que ce roman a inspiré du monde. Mais le plus curieux est le respect incroyable de la forme et du fond de l’oeuvre de Larson par les différents artistes qui s’y sont frottés; que ce soit au cinéma ou ici dans la BD.
Dans le roman, comme souvent dans les polars, la psychologie des personnages est au centre de tout.
Ce sont les personnalités fortes qui vont créer des situations explosives et justifier le roman.
Les personnages de Oui-Oui ne sont pas suffisamment « limit » pour créer ces événements dramatiques.
Ici ils sont fragiles, violents,pervers, voire même monstrueux. Ils peuvent paraître sympathiques parfois.
Ils sont complexes mais les personnages ont une vraie structure. Le personnage de Lisbeth Sanders est terriblement attachant (c’est l’héroïne quand même !) malgré la violence qu’elle exprime et sous des dehors infréquentable.
La famille au sein de laquelle l’enquête se fait montre beaucoup des personnages très divers et le scénario nous perd dans les suspicions inappropriées. Le roman était génial et on ne pouvait en décrocher; de même dans la BD.
les découpes, les raccourcis, tout ce qui permet de passer d’un excellent roman à un scénario a été mis en oeuvre pour maintenir le suspense sur 2 tomes, même quand on connait parfaitement l’histoire.
Les aspects troubles du comportement de certains en Suède durant la dernière guerre, les violences faites à Lisbeth, les tromperies qu’endure Blomkvist nous montrent une Suède moins blanche que la neige dont on l’imagine recouverte l’hiver. Non ce n’est pas la patrie du père Noël. Il y a des salauds partout et somme tout c’est assez rassurant de savoir que l’herbe n’est pas forcément plus verte dans le pré d’à coté.
Le dessin
J’avais adoré les 2 films et le roman alors j’attendais impatiemment la BD.
J’ai apprécié le traitement du mouvement et il y a quelques plans originaux comme la vue plongeante sur le meurtrier qui se découvre. Très bien aussi la série de cases « gaufrier » (pour un des meurtres) et qui finit en gros plan allongé sur le visage de la victime défiguré par l’angoisse.
Les jeux de couleurs sont bien en phase avec le scénario. Je déplore un peu la tendance à faire des pages « monochromatiques » ou du moins d’utiliser les mêmes tons sur plusieurs cases, pour marquer un lieu, un temps, un flash-back. Cela donne un côté lourd. Le choix des teintes orangées et bleues renforce le côté « raccourci » de ce principe.
Le reproche que je fais au dessin de Homs est sont traitement des visages. Je les ai trouvés caricaturaux. Cela m’a gêné car inappropriés à ce type de récit. Cela marcherait sans doute pour un polar hard-boiled mais pas ici.
Pour résumer
Une bonne BD tiré d’un polar de premier plan. Malgré des choix graphiques que je ne partage pas dans l’expression des visages, vous passerez un bon moment avec Lisbeth et Blomkwist.