Les 7 vies de l’épervier (3ème époque – T1) Quinze ans après

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Quinze ans après, le tome 1 de la troisième époque des « 7 vies de l’Épervier », marque le retour de la saga…

Scénario de Patrick Cothias, dessin de André Juillard.

Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : aventure historique Paru chez Dargaud, le 10 janvier 2014


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L’histoire

Paris, 1642. Ariane de Troïl (surnommée “Plume aux Vents”), accompagnée de l’indien Beau (son mari) et de son amant, Germain Granpin, est de retour du Canada. Avant de se rendre au Louvres pour retrouver le Roi, le petit groupe tombe nez à nez avec Le vicomte de Roquefeuille. Si Ariane a oublié ce vieil ennemis, il n’en est rien pour lui. Prévénu par le duc d’Orléan, frère du roi, le vicomte dont Ariane a arraché le nez 15 ans auparavant dans une tentative de fuite, la somme de réparer l’affront sur le champ.
Le duel tourne vite à l’avantage d’Ariane qui laisse s’échapper le sinistre duc et ses gens, malgré les menaces. En fuite et surveillée par un groupe de mercenaires à la solde du duc, Ariane prend le chemin de Fougy, là où elle fut séquestrée et violée. Sur place, le passé oublié refait surface. Ils apprennent que l’enfant, fruit du viol, ne fut pas mort à la naissance, mais récupéré par un gentilhomme de passage…

Ce que j’en pense

Amateurs de BDs historiques, soyez ravis ! Patrick Cothias et André Juillard reviennent, pour votre plus grand bonheur, avec un troisième cycle (commencé il y a 30 ans) des « 7 vies de l’épervier ».
11 ans après le quatrième tome de « Plume aux vents » (considéré comme le second cycle de la série), ils signent un retour fracassant à leur grande série d’aventure.
« 15 ans après » permet donc de retrouver les protagonistes de la série, en mettant un coup de projecteur sur la belle Ariane. Femme forte et indépendante, sûre d’elle et déterminée, c’est à ses basques que Cothias s’accroche pour nous faire vivre une nouvelle histoire. L’intrigue, centrée sur le passé de la belle rousse et plus précisément sur sa fille qu’elle croyait morte (Ninon) va l’entraîner dans une série de mésaventures et de pièges d’une cruauté raffinée.
Entourant ce personnage fort et contemporain, Cothias fait revivre ses compagnons « forts en gueule ». Beau, le ténébreux indien doué en tout, Germain Grandpin, son ex-violeur repenti, véritable Hercule de foire, sans oublier le marquis de Troïls, son géniteur.
Côté « méchants », Cothias brosse des personnages admirables avec le pervers vicomte de Rocquefeuille et le fourbe Gaston d’Orléans.
Si le genre (historique) et le récit ne sont pas particulièrement novateurs, la maîtrise de la narration de Cothias m’a fait passer un très agréable moment. Comme toujours, il alterne une aventure soutenue, aux belles scènes d’actions et de cape et d’épée et des moments plus paisibles où il fait avancer l’intrigue.
Les dialogues, un peu ampoulés façon 16e siècle, sont savoureux et rappellent les grands romans du genre. D’ailleurs le clin d’oeil, par le titre et la rencontre avec des bretteurs se prénommant Aramis et Atos est un bel hommage à Alexandre Dumas.

Le dessin

C’est un vrai bonheur pour moi de retrouver le dessin raffiné d’André Juillard.
Il y a 30 ans, « Les 7 vies de l’épervier » avait permis à ce dessinateur de prouver tout son talent. Le temps a passé sous les ponts et le dessin de Juillard a mûri, gagné en épure.
Avec ce nouvel album, il retrouve la densité de son trait d’alors, avec une approche quasi-maniaque du détail (costumes et des décors).
Le résultat visuel est superbe et la richesse du trait est renforcée par une mise en couleur d’une grande subtilité. Admirez au passage les ambiances en clair-obscur éclairés à la bougie. Malgré un zeste de « rigidité » dans les visages et les attitudes (une marque de fabrique d’André Juillard), l’ambiance et la précision m’ont totalement séduit.

Pour résumer

Avec “15 ans après”, Patrick Cothias et André Juillard relancent leur “classique de l’aventure historique”. Ce récit limpide, violent et cruel, magnifié par le dessin pointilleux de Juillard garde, malgré le temps, toute sa saveur. Les amateurs du genre, comme les nouveaux lecteurs devraient y trouver leurs comptes.