Dans l’Amérique des années 50, il ne faisait pas bon vivre dans les états du sud si l’on était noir. Pour les familles afro-américaines, le credo était simple : ne pas faire de vagues. Les lynchages étaient encore monnaie courante à l'époque. Écoles, restaurants, toilettes publiques pour « gens de couleurs », la ségrégation continuait à être mise en œuvre malgré son abolition officielle par la cour suprême. Dans le Mississipi, en 1955, un noir est tué pour avoir dit « Salut, chérie » à une caissière blanche. Ses meurtriers seront acquittés par un jury composé uniquement d’hommes blancs. En 1955 toujours, Rosa Parks refuse de s’asseoir au fond d’un bus et est arrêtée par la police. Un acte considéré par beaucoup comme le premier pas d’une longue lutte qui connaitra son apogée dans les années 60.
John Lewis, sénateur noir élu à la chambre des représentants depuis 1986, a grandi au fin fond de l’Alabama. L’album raconte son engagement dans le mouvement des droits civiques aux cotés, entre autres, de Martin Luther King. On découvre la construction de son identité politique, le début de son combat pour l’égalité, notamment à travers le concept de non-violence. J’ai trouvé le récit passionnant, parfaitement documenté, très clair d’un point de vue chronologique. Surtout, cette biographie ne fait pas de John Lewis un super héros de la cause noire. Elle ne tombe pas non plus dans le manichéisme primaire et ne cherche pas à régler des comptes. Pas de haine, pas de leçon de morale, la démonstration en devient d’autant plus puissante.
J’ai retrouvé avec plaisir le trait de Nate Powell. On s’était quittés fâchés depuis que j’avais refermé l’un de ses précédents albums (Swallow me whole) en n’ayant strictement rien compris à l'histoire. Là, son noir et blanc mâtiné de teintes grises est simple et efficace, il se met au service du texte avec une grande aisance.
La série en prévue en trois tomes. Dommage que ce tome 1 nous laisse à un moment clé de la lutte, il y a une vraie frustration à se dire qu’il va falloir attendre plusieurs mois avant de connaître la suite. Pour autant, cet album me semble important, essentiel même par les temps qui courent. A lire et à faire lire !
Wake up America T1 : 1940-1960 de John Lewis, Adrew Aydin et Nate Powell. Rue de Sèvres, 2014. 128 pages. 13 euros.
Les avis de Enna ; Mo' ; Stephie
Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager une fois encore avec Noukette. Merci à elle d’avoir bousculé un peu son planning BD du mercredi pour s’associer à moi aujourd’hui, je tenais beaucoup à notre LC du 5 février…
D'ailleurs, parce que nous sommes le 5 février, je ne pouvais pas terminer ce billet sans souhaiter un bon anniversaire à bébé Charlotte. Il y a un an je vous présentais ce petit bout de rien du tout avec une certaine émotion, je dois bien l’avouer. Notre crevette à grandi, même si elle reste aujourd’hui encore un modèle réduit comparé à d’autres enfants du même âge. Elle marche depuis presque un mois et les gens sont très surpris de la voir gambader du haut de ses 66 cm !
Bref, Je profite à nouveau de l’occasion pour remercier toutes celles et ceux qui ont laissé de nombreux témoignages d’une infinie gentillesse au moment de sa naissance. Merci aussi à celles qui continuent à prendre des nouvelles, à celles qui lui ont offert tant de jolis cadeaux. Charlotte ne sait pas encore faire les bisous mais si c’était le cas, elle vous en enverrait des milliers !
John Lewis, sénateur noir élu à la chambre des représentants depuis 1986, a grandi au fin fond de l’Alabama. L’album raconte son engagement dans le mouvement des droits civiques aux cotés, entre autres, de Martin Luther King. On découvre la construction de son identité politique, le début de son combat pour l’égalité, notamment à travers le concept de non-violence. J’ai trouvé le récit passionnant, parfaitement documenté, très clair d’un point de vue chronologique. Surtout, cette biographie ne fait pas de John Lewis un super héros de la cause noire. Elle ne tombe pas non plus dans le manichéisme primaire et ne cherche pas à régler des comptes. Pas de haine, pas de leçon de morale, la démonstration en devient d’autant plus puissante.
J’ai retrouvé avec plaisir le trait de Nate Powell. On s’était quittés fâchés depuis que j’avais refermé l’un de ses précédents albums (Swallow me whole) en n’ayant strictement rien compris à l'histoire. Là, son noir et blanc mâtiné de teintes grises est simple et efficace, il se met au service du texte avec une grande aisance.
La série en prévue en trois tomes. Dommage que ce tome 1 nous laisse à un moment clé de la lutte, il y a une vraie frustration à se dire qu’il va falloir attendre plusieurs mois avant de connaître la suite. Pour autant, cet album me semble important, essentiel même par les temps qui courent. A lire et à faire lire !
Wake up America T1 : 1940-1960 de John Lewis, Adrew Aydin et Nate Powell. Rue de Sèvres, 2014. 128 pages. 13 euros.
Les avis de Enna ; Mo' ; Stephie
Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager une fois encore avec Noukette. Merci à elle d’avoir bousculé un peu son planning BD du mercredi pour s’associer à moi aujourd’hui, je tenais beaucoup à notre LC du 5 février…
D'ailleurs, parce que nous sommes le 5 février, je ne pouvais pas terminer ce billet sans souhaiter un bon anniversaire à bébé Charlotte. Il y a un an je vous présentais ce petit bout de rien du tout avec une certaine émotion, je dois bien l’avouer. Notre crevette à grandi, même si elle reste aujourd’hui encore un modèle réduit comparé à d’autres enfants du même âge. Elle marche depuis presque un mois et les gens sont très surpris de la voir gambader du haut de ses 66 cm !
Bref, Je profite à nouveau de l’occasion pour remercier toutes celles et ceux qui ont laissé de nombreux témoignages d’une infinie gentillesse au moment de sa naissance. Merci aussi à celles qui continuent à prendre des nouvelles, à celles qui lui ont offert tant de jolis cadeaux. Charlotte ne sait pas encore faire les bisous mais si c’était le cas, elle vous en enverrait des milliers !