Perico (T1)

Corruption, mafia, Cuba, jolies filles et suspense…

Scénario de Régis Hautière, dessin de Philippe Berthet, couleurs de David D,

Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : Polar Paru chez Le Dargaud, le 7 février 2014


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L’histoire

Cuba 1958, quelques mois avant la révolution Castriste.
Le Sénior Castiglia, un mystérieux américain, quitte le casino-night-club le « Sans-souci ». Contre l’avis de ce dernier, son taxi s’arrête sur la route pour porter secours à une voiture accidentée. A peine le temps de réaliser qu’il vient de tomber dans un piège, Castiglia est flingué par Carlos.
Quelques jours auparavant, son jeune frère Joaquin, qui travaille comme homme à tout faire au Sans-Souci, fait la connaissance d’une magnifique et jeune chanteuse, Elena de la Luz. Cette dernière aurait été vendue au patron du night-club, Santo Trafficante, le baron de la pègre locale. Joaquin, qui doit “chaperonner” la belle dans ses sorties en ville, en tombe amoureux…
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Ce que j’en pense

Enfoncez les Borsalino, sortez les flingues, Régis Hautière (le scénariste de « La guerre des Lulus »,  » Marin, l’actrice et la croisière jaune », « Au-delà des nuages »…) et Philippe Berthet (l’excellent dessinateur de la série « Pin-up », du « XIII Mystery – Irina« , « Nico », « Sur la route de Selma », « Couleur café »…) s’associent pour nous offrir un polar noir, dans la plus pure tradition.
Premier tome d’un diptyque, « Périco » inaugure une nouvelle collection chez Dargaud, sobrement nommée « Ligne Noire ».
Dans ce premier tome assez classique, Hautière reprend toutes les figures du polar noir. La belle pépé qui provoque la perte du héros, l’argent sale, le contexte historique qui encre le récit dans le réel, la prostitution et les courses-poursuites.
Même si les ingrédients sont tous parfaitement connus, Régis Hautière compose une « sauce » très digeste, qui sans révolutionner le genre, est parfaitement réussie.
Amateur du genre, j’ai passé avec « Périco » un excellent moment de lecture et de détente.
En centrant son récit sur Joaquim, le jeune ingénu, Régis Hautière choisit le cas classique du anti-héros. Pas de gros durs, façon Marlow, mais un p’ti gars innocent (le « cave » idéal), qui se retrouve au mauvais moment, au mauvais endroit.
Hautière prend son temps pour poser l’ambiance (bien typée) et amener son intrigue. Entre flash-back, flash-forward, récit à la première personne et déroulé classique, il enchaîne une histoire dynamique et bien construite. Quand la situation bascule (Joaquim se retrouve avec une mallette pleine de fric bien mal acquis), le récit glisse doucement vers un road-movie qui lorgne sur le célèbre roman de Kérouac (« sur la route« ).

Côté dessin

Philippe Berthet revient en grande forme. Après quelques albums moins inspirés, il retrouve avec « Périco » toute la qualité des premiers « Pin-up ». Cadrages hyper travaillés, encrage parfait, personnages typés et décors travaillés, il m’a régalé de son dessin old-fashioned.
Collant à merveille à l’ambiance, son esthétique est sublimée par les belles couleurs à l’aquarelle de ??.
Super plaisir, boosté par l’objet (livre) particulièrement soigné (dos toilé, papier à gros grain et grand format), j’ai adoré ce moment de lecture.

Pour résumer

Le scénariste Régis Hautière et le dessinateur Philippe Berthet nous offrent un polar bien noir dans la plus pure tradition. Ce premier tome, sans grande surprise, mais diablement efficace, vous rendra totalement « addictif » à l’ambiance américano-cubaine old-fashioned soignée à l’extrême. Vivement la suite !
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