Alter ego (Saison 2, T3) Délia

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Alter ego, saison 3-Delia : croire ou ne pas croire aux Alter Ego, il faut choisir son camp !

Scénario de Denis Lapière & Pierre-Paul Renders, dessin de Efa & Luca Erbetta,

Public conseillé : Adolescents (à partir de 12 ans) & adultes,

Style : Thriller, Polar
Paru Chez Dupuis le 14 février 2014

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Histoire

Dans les toilettes d’un hôtel, le sénateur O-Neil est assassiné par un inconnu qui maquille sa mort en accident. Réagissant au quart de tour, Doug, l’agent du FBI, met à l’abri la sénatrice Delia Milkuski.
Après la mort, dans des conditions similaires, du sénateur Thomson, la brillante avocate est certainement la suivante sur la liste. Comme ses deux collègues, Délia siège à la commission d’enquête sénatoriale sur les séquestrés des Bermudes. C’est la juriste du camp démocrate, rendue célèbre par son combat sur les victimes du scandale W2A (voir Alter ego, saison 1).
Dévouée corps et âme à sa cause et totalement sceptique aux Ater-ego, elle doit entendre l’homme d’affaire Kurasawa pour commencer. Malgré les tentatives d’évitement, Délia tient bon et ne lâche rien.
Mais sa vie privée part soudainement à la dérive. En rentrant chez elle le soir, elle découvre que ses filles ont disparues…

Ce que j’en pense

Alter ego revient dans une saison 2, dense et variée. Second épisode (sur 4), c’est avec la Sénatrice Délia Milkuski que Pierre-Paul Renders et Denis Lapierre nous donnent rendez-vous. Nouvelle venue dans l’univers de la série, Délia apporte une vision totalement réfractaire au principe des Alter-Ego. C’est un principe qui m’a étonné, après les démonstrations de la première saison. J’ai même failli douter, devant sa détermination et son assurance.
Pour Délia, le principe des Alter-Ego n’est qu’une immense arnaque, destinée à un enrichissement personnel. Avocate de métier, Délia se bat avec ses armes (la justice) contre ceux qu’elle estime responsable.
Nous découvrons donc un personnage, très « chevalier blanc », emprunt de justice (et qui se trompe peut-être de combat) au siège d’une commission sénatoriale. La dite commission doit entendre les acteurs initiaux de la découverte (l’homme d’affaire Kurasawa) pour valider ou invalider le principe des Alter-Ego.
Logiquement, une bonne partie du récit se déroule dans les milieux politiques et juridiques. Bataille juridique, lutte de pouvoir, influences, manoeuvres, tous les coups sont permis.
Mais Renders et Lapierre épicent le récit en lançant à la poursuite des sénateurs un tueur à gage, aussi efficace que discret. Plus la vie de la jeune femme semble en danger, plus la tension monte.
En parallèle de l’histoire policière, ils développent la vie personnelle de Délia. Femme forte et belle, mais aussi mère fragile, ils brossent un portrait humain et crédible d’une femme de pouvoir d’aujourd’hui, en la rendant plus accessible.
Cet épisode est aussi l’occasion de multiplier les ponts avec la première saison. Les rencontres entre Délia et Jonas, Camille Rochand, ou Kurasawa, « raccrochent les wagons ». Pour en goutter la subtilité, je vous conseille vivement de relire le premier cycle (ou au moins de l’avoir encore fraîchement en mémoire).
Le rappel le plus évident est la scène de débarquement dans l’ile des Canaries (dans l’introduction de l’épisode précédent « Teehu »). Dans « Délia », Renders et Lapierre nous font revivre les événements sous un nouvel angle et nous donnent l’explication de l’intervention policière.

Le dessin

Principe de base de la série Alter-ego, les planches sont réalisées à 4, 6, ou 8 mains (voire plus si on compte les coloristes). Personnages dessinés par Efa, décors par Luca Erbetta, le résultat graphique est en nette amélioration. Scènes d’actions comme dialogues, les dessinateurs trouvent une expression commune de plus en plus cohérente et expressive. Dynamique, avec un trait légèrement réaliste, « Délia » marque le pas. A ce titre, la jeune sénatrice est particulièrement réussie et expressive.

Pour résumer

Avec « Delia », Pierre-Paul Renders et Denis Lapière nous ont concoctés un tome dense, rempli de rebondissements et d’actions. Entre bataille juridique et vie privée, c’est un tome varié et équilibré qui lorgne sur les meilleures séries TV américaines. Véritable démonstration des possibilités du travail d’atelier, l’équipe d’Alter Ego nous livre un nouvel opus de LA SERIE POLAR INCONTOURNABLE.