Chronique “Snapshot” : Quelques photos poisseuses et la mort en paiement…
Scénario de Andy Diggle, dessin de Jock
Public conseillé : Ado-adulte – à partir de 12 ans
Style : Polar / Thriller
Paru le 8 novembre 2013, chez Urban Comics, collection « Urban Indies »
Histoire
San’ Francisco, 8h43. Le jeune Jake Dobson, la vingtaine, le « Geek » parfait, se rend à son travail en VTT. Dans le Golden Gate park, il trouve un mobile dernier cri, qu’il s’empresse de ramasser. Son pote Steeve l’attend sur le perron du magasin de Comics, dont il est le vendeur. Dès que ce dernier a tourné les talons, Jake examine le contenu du téléphone et y découvre une série de photos d’un meurtre.
Le téléphone sonne. A l’autre bout du fil, l’inspecteur Warren veut récupérer ce téléphone comme pièce à conviction. Mais quand Warren se présente au magasin, c’est avec une arme dans la main…
Ce que j’en pense
Noir, tendu et serré ! Bienvenue dans le polar noir, façon Andy Diggle et Jock.
Sur un “pitch” assez simple (le gars qui voit ce qu’il n’aurait du jamais voir), Diggle et Jock nous offrent un album dense, en reprenant à leur sauce, les bons vieux codes du polar noir.
Pas de grosse nouveauté donc, mais une BD de genre bien troussée, qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.
Prenant le parti de « l’action non stop », Diggle développe un récit assez linéaire, mais accrocheur. Jake, le personnage principal, est l’antihéros type qui tombe de Charybde en Scylla. Il décrit un « Jake » attachant et bien campé (un « geek » plus vrai que nature qui devrait trouver écho dans ses lecteurs) mais passe un peu rapidement sur les rôles secondaires. Warren, le tueur, Callie la fille et les autres personnages auraient mérité un peu plus de profondeur.
Côté dessin
C’est l’extase graphique. Véritable bijou visuel, « Snapshot » est un feu d’artifice en noir et blanc. Dans la veine graphique d’un « Frank Miller », Joke (de son vrai nom Mark Simpson) nous plonge dans 150 pages de pure maîtrise. Son trait sobre qui ne s’encombre pas de superflu est une ode au dynamisme. Avec une bonne lisibilité et des personnages expressifs, il maîtrise tous les pendants de son art. Si je n’ai pas décroché de ma lecture (d’un trait), c’est en grande partie pour dévorer les planches (sans fautes) de cet artiste du trait pointu et aiguisé comme un katana.
Pour résumer
Exploitant les codes du polar noir, Andy Diggle et Jock nous offrent un bon moment de détente. Pas une révolution, mais un album qui se laisse agréablement lire. Devant le scénario (classique), le dessin de Jock nous plonge dans une extase graphique, un petit bijou dynamique et pointu !
