Le Messager, Markus Zusak

Par Bouquinovore @bouquinovore
Auteur: Markus Zusak Titre Original: The Messenger Date de Parution : 6 mars 2014 Éditeur : Kero Nombre de pages : 352 Prix : 18,00€ 17,10€ Commandez: Le messager Commandez: Le messager (Version Kindle) 12,99€
Quatrième de couverture :Ed Kennedy, dix-neuf ans, chauffeur de taxi, a peu de raison d’être fier de sa vie : son père est mort d’alcoolisme, il est désespérément amoureux de sa meilleure amie, Audrey, et il partage un appartement délabré avec le Portier, son chien – fidèle mais odorant. Il n’a pas grand-chose d’autre à faire que conduire son taxi, jouer aux cartes et boire avec ses amis aussi perdus que lui. Mais un jour, il découvre un mystérieux message dans sa boîte aux lettres : un as de carreau où sont inscrites trois adresses. Que signifie cette carte ? Que va-t-il trouver à ces adresses ? Pour Ed, c’est le début d’une enquête qui va le conduire de mystère en mystère à travers la ville et l’amener à aider les gens qu’ils rencontrent, avec une obsession en tête : qui lui envoie ces messages ? Ed pour y répondre se voit ainsi forcé de se dépasser et à son tour nous questionne : et si nous vivions tous en dessous de nos capacités ? Après le succès international de "La Voleuse de livre", Markus Zusak revient avec un roman captivant, plein d’humour et toujours aussi émouvant.
Extrait A Le hold-up
Le braqueur est nul. Je le sais. Il le sait. Toute la banque le sait. Même mon meilleur pote Marvin le sait, et il est encore plus nul que le braqueur. Le pire, dans toute cette histoire, c'est que la voiture de Marv est garée dehors, sur un emplacement limité à un quart d'heure. On est tous au sol, face contre terre, et il ne reste que quelques minutes de parking. - J'aimerais bien qu'il se dépêche. - Je sais, chuchote Marv. C'est scandaleux. Le nez par terre, il hausse le ton. - À cause de ce naze, je vais me prendre une amende. Et je peux pas me permettre d'en prendre une autre, Ed. - Ta voiture ne la vaut même pas. - Quoi ? Voilà que Marv se tourne vers moi. Je sens qu'il se tend. Vexé. S'il y a bien une chose que Marvin ne tolère pas, c'est qu'on se foute de sa bagnole. Il repose la question : - Qu'est-ce que t'as dit, Ed ? - J'ai dit qu'elle ne vaut même pas le prix de l'amende, Marv. - Écoute, Ed, je supporte un tas de trucs, mais... Je n écoute plus. Franchement, une fois que Marv se lance sur sa bagnole, il devient carrément casse-couilles. Il parle, il parle, on dirait un gosse, alors qu'il vient d'avoir vingt ans, bon Dieu. Il continue pendant encore une minute ou deux, et je suis obligé de l'arrêter : - Marv, ta bagnole, c'est la honte, d'accord ? Elle n'a même pas de frein à main; tu bloques les roues arrière avec des briques. J'essaye de parler aussi bas que possible : - La moitié du temps, tu prends même pas la peine de la fermer. T'espères sans doute que quelqu'un la piquera, comme ça tu toucheras l'assurance. - Elle est pas assurée. - C'est bien ça. - L'assurance a dit qu'elle n'en valait pas la peine. - C'est compréhensible. À ce moment-là, le braqueur se retourne en gueulant : «Qui c'est qui parle, là ?» Marv s'en moque. Il est énervé à cause de sa voiture. - Eh, Ed, petit arriviste, tu te plains pas quand je t'amène au boulot avec, hein. - Arriviste ? Qu'est-ce que c'est, ça, bordel ? - Oh, là-bas, vos gueules, j'ai dit ! crie encore le braqueur. - MAGNE-TOI, ALORS ! rugit Marv. Il n'a plus envie de rigoler. Mais alors plus du tout. Il est face contre terre, dans une banque. Une banque en train de se faire braquer. Il fait anormalement chaud pour le printemps. La clim est en panne. On vient d'insulter sa voiture. Ce bon vieux Marv est au bout du rouleau, à la limite de ses forces. Enfin bref, il a les boules à mort.