Luce a 13 ans. Une gamine comme les autres, à une chose près :
son meilleur ami fait la manche assis sur un carton, devant un magasin. Il s’appelle
Charlie et chaque jour elle le rejoint pour passer de longues heures à ses
cotés. Une amitié forte, incroyable même. Si ses parents, compréhensifs, ne lui
mettent pas de bâtons dans les roues, le regard porté par les autres n’est pas
aussi bienveillant, loin de là. Mais Luce s’en contrefiche, ce qui compte pour
elle, c’est d’être avec Charlie : « Avant Charlie, il n’y avait
personne […] dans ma vie. Un jour, il a été là, avec ses deux cartons, et, pour
moi, à l’instant, plus rien n’a été
pareil. »
Une histoire difficile à croire. Comment une jeune fille peut s’attacher à ce point à un SDF ? Comment ses parents peuvent la laisser faire avec autant de facilité alors qu’ils ne savent rien de cet homme ? Et pourtant cette histoire est vraie. En fin d’ouvrage, une interview de la « véritable » Luce (qui se prénomme en réalité Laure) menée par l’auteur lui-même permet d’éclairer chaque point du récit et remet l’ensemble en perspective. Et Laure le reconnaît sans peine : « J’imagine que tout n’est pas si évident à comprendre et il me semble que je m’en apercevais déjà à l’époque dans certains regards croisés avec des personnes qui passaient devant le magasin. […] Il y avait tellement de choses qui nous séparaient. Nous avons, il me semble, lui et moi, su faire abstraction de ces différences pour que notre histoire soit une vraie rencontre d’amitié et de partage. »
Compréhensible ou pas, peu importe. Cette relation amicale incongrue dégage des ondes positives. L’attention aux autres, une forme d’altruisme sans contrepartie, la prédominance de l’être sur le paraître, voila ce dont il est question ici. Et puis j’ai beaucoup aimé la fin qui évite, comme je le craignais, de tourner au neuneu ou de laisser le lecteur en plan en montrant Charlie et Luce au même point qu’à la première page.
Encore un texte engagé des éditions Le Muscadier. Engagé mais intelligent et sans gros sabots. Comme d’habitude, quoi.
Charlie de François David. Le Muscadier, 2014. 68 pages. 6,90 euros. A partir de 9 ans.
Une lecture commune que je partage comme chaque mardi avec Noukette mais aussi cette semaine avec Stephie. Plus on est de fous...
L'avis de Canel
Une histoire difficile à croire. Comment une jeune fille peut s’attacher à ce point à un SDF ? Comment ses parents peuvent la laisser faire avec autant de facilité alors qu’ils ne savent rien de cet homme ? Et pourtant cette histoire est vraie. En fin d’ouvrage, une interview de la « véritable » Luce (qui se prénomme en réalité Laure) menée par l’auteur lui-même permet d’éclairer chaque point du récit et remet l’ensemble en perspective. Et Laure le reconnaît sans peine : « J’imagine que tout n’est pas si évident à comprendre et il me semble que je m’en apercevais déjà à l’époque dans certains regards croisés avec des personnes qui passaient devant le magasin. […] Il y avait tellement de choses qui nous séparaient. Nous avons, il me semble, lui et moi, su faire abstraction de ces différences pour que notre histoire soit une vraie rencontre d’amitié et de partage. »
Compréhensible ou pas, peu importe. Cette relation amicale incongrue dégage des ondes positives. L’attention aux autres, une forme d’altruisme sans contrepartie, la prédominance de l’être sur le paraître, voila ce dont il est question ici. Et puis j’ai beaucoup aimé la fin qui évite, comme je le craignais, de tourner au neuneu ou de laisser le lecteur en plan en montrant Charlie et Luce au même point qu’à la première page.
Encore un texte engagé des éditions Le Muscadier. Engagé mais intelligent et sans gros sabots. Comme d’habitude, quoi.
Charlie de François David. Le Muscadier, 2014. 68 pages. 6,90 euros. A partir de 9 ans.
Une lecture commune que je partage comme chaque mardi avec Noukette mais aussi cette semaine avec Stephie. Plus on est de fous...
L'avis de Canel