Ce tome 3 est plus philosophique. Les amants en fuite rendent visite à celui grâce à qui ils se sont aimés : l’écrivain D. Oswald Heist. Celui-ci confirme le double sens de cet écrit qui semble romantique à tendance niais au premier abord, mais dans lequel le romancier a caché ses idées pacifistes. La relation de D. Oswald Heist et de Klara, la mère de Marko, est intéressante et permet de découvrir une facette plus douce de sa personnalité. Il faut dire qu’elle n’avait fait que se battre depuis son apparition !
Qu’est-ce que l’opposé de la guerre ?
Les allusions à ce fameux livre se retrouvent régulièrement depuis le début de Saga. Dans ce tome 3, on entre enfin dans le vif du sujet : qu’est-ce que ce livre contient comme idées ? Comment ont-elles inspiré Alana et Marko et pourquoi sont elles dangereuses pour les dirigeants du monde inventé par Brian K. Vaughan ? On comprend mieux pourquoi des chasseurs de prime les poursuivent partout dans la galaxie.
Fiona Staples démontre encore un fois tout son talent, en mettant plus l’accent sur les paysages. Les décors sont plus développés dans ce tome. La finesse de son travail de création se remarque par exemple dans les styles différents et pourtant magnifiques de la planète Quietus et de la planète « paradisiaque » sur laquelle échoue Gwendolyn, l’ex de Marko.
J’ai lu dans certains forums que la version Française était édulcorée… et pourtant !! Les créateurs nous montrent tout de la vie des protagonistes : un prince sur les toilettes dans le premier tome, la vie sexuelle de jeunes parents dans le tome 3, sans tabou et sans clichés. Si vous êtes prudes, ne regardez pas trop ce qui se passe sur l’écran du prince-robot… Vive les comics, ça change des comédies romantiques classiques !
Ne soyez pas surpris : il y a des dialogues en langue bleue, celle du peuple de Marko, qui ne sont pas traduits, sûrement pour qu’on se sente plus immergé dans la vision d’Alana, qui reste étrangère. Cette langue existe, c’est de l’espéranto ! Si vous êtes curieux, vous pouvez trouver la traduction des dialogues en Anglais ici. Mais ce n’est pas nécessaire pour comprendre l’intrigue.
Ce tome est plus intimiste, on découvre moins de personnages étranges (mais le chat-mensonge est toujours là, alors ça va !), mais c’est pour mieux se concentrer sur l’évolution psychologique des personnages. On sent que l’action va prendre de l’ampleur, et c’est tant mieux, parce qu’on en veut encore !