Ma cousine Rachel - Daphné Du Maurier

Par Litterature_blog
Un monumental manoir des Cornouailles. Philip y a été élevé par son cousin Ambroise depuis la mort de ses parents. Les deux hommes vivent dans leur domaine comme des vieux garçons totalement inintéressés par une quelconque présence féminine. Mais lors d’un séjour à Florence, Ambroise rencontre Rachel, une lointaine cousine. Tombé fou amoureux, il l’épouse dans la foulée et s’installe en Italie. Quelques temps plus tard, Philip reçoit une lettre d’Ambroise lui indiquant qu’il soupçonne sa femme de vouloir l’empoisonner. Prenant cette menace pour argent comptant, il se rend à Florence et découvre que son parent est mort depuis trois semaines. La cousine Rachel, elle, semble s’être volatilisée. Philip jure de venger Ambroise mais lorsque Rachel débarque au manoir, elle ne semble pas du tout être la femme machiavélique qu’il imaginait…
Un roman que m’a offert Athalie et une lecture prévue de très longue date avec Ingannmic. Heureusement d’ailleurs que j’avais cet engagement parce que j’avoue que sinon j’aurais eu du mal à m’y mettre et je serais passé à coté d’un excellent moment de lecture. Pensez donc, une sorte de suspens psychologique en pleine campagne anglaise, un huis clos entre un richissime rentier, naïf comme c’est pas permis, et une manipulatrice sans vergogne. Il y avait tout les éléments pour que je m’ennuie ferme.
Et bien je ne me suis pas ennuyé une seconde. D’abord parce que les personnages principaux et secondaires sont parfaitement campés. Ce grand couillon de Philip, qui, à bientôt 25 ans, ne connaît rien aux femmes et va se laisser embobiner comme un bleu par la magnifique Rachel, impulsive et retorse, dont on ne cesse de se demander s’il faudrait lui donner le bon dieu sans confession ou si au contraire elle n’est rien d’autre qu’une machiavélique diablesse. Ensuite, ce n’est pas ennuyeux parce que l’intrigue avance en permanence et ne tourne pas en rond. A chaque chapitre un élément nouveau, une pièce supplémentaire du puzzle qui s’imbrique pour nous mener vers un dénouement vraiment bien trouvé. Enfin, on ne s’ennuie pas une seconde parce que les rapports humains sont tricotés serrés-serrés, tout se tient merveilleusement bien, sans aucune fausse note. Bien sûr l’intrigue se déroule dans l’atmosphère lente, engoncée et poussiéreuse propres aux grandes fortunes anglo-saxonnes mais, à ma grande surprise, j’ai pris un vrai plaisir à fréquenter ces gens de la haute dont les comportements sont régis par le respect de l’étiquette.  
Finalement, on referme le roman en se demandant qui est vraiment Rachel. Une âme pure ou un succube ? Personnellement, je la verrais bien un tantinet schizophrène. Et pas qu’un peu à vrai dire…
Merci à Athalie pour cette superbe découverte. Un vieux (et stupide) réflexe de mon passé ouvrier m’interdisait jusqu’alors de lire un auteur à particule. Grâce à elle, j’ai franchi le cap. Bon, pour autant, pas demain la veille que je lirai d’Ormesson ou Poivre d’Arvor…
Ma cousine Rachel de Daphné Du Maurier. Le livre de poche, 2009. 382 pages. 7,10 euros.
Un lecture commune que j'ai donc le plaisir, vous l'aurez compris, de partager avec Ingannmic.