Stupeur et tremblements (Amélie Nothomb)

Par Mylouze @ifautlire
Résumé :
Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n’étais la supérieure de personne. On pourrait dire les choses autrement. J’étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques. Donc, dans la compagnie Yumimoto, j’étais aux ordres de tout le monde.
Mon avis :
Amélie a 22 ans et vient d'être embauchée dans une des compagnies les plus puissantes de l'univers. Au Japon.
Elle est immédiatement fascinée par sa supérieure, Fubuki Mori. Cette femme est jeune et incroyablement belle.
Amélie occupe donc un poste un peu ingrat. Du moins, c'est ce qu'elle pense au début, quand Omochi lui demande de photocopier des milliers de pages, puis recommencer, encore et encore.
Mais peut être était-ce finalement un travail plutôt tranquille...
Après un premier sermonage en bonne et due forme, Amélie se veut plus discrète. Elle met sa mémoire à profit et prend ainsi l'initiative de distribuer le courrier. Elle connaît tous les noms, c'est un jeu d'enfant pour elle.
Deuxième savon d'Omochi. Rétrogradation.
Et c'est ainsi pendant plusieurs mois. Jusqu'à être reléguée au poste de dame-pipi de l’étage.
Loin de frôler la dépression, Amélie s'amuse de sa situation alors que Fubuki s'en arrache presque les cheveux...
C'était absolument divin de lire les aventures de cette jeune occidentale jouer avec les nerfs de cette femme stricte au possible.
Amélie aurait largement le droit de péter un plomb, elle est réellement maltraitée, dégradée par ses supérieur-e-s. Mais non, elle s'en accommode, elle sauve son honneur comme tous les autres japonais qui se tuent au travail sans rien dire et en acceptant tout.. Et ça nous donne quelques situations bien rigolotes...
On peut se dire que cette jeune femme a des nerfs d'acier, pour résister à tout ce qu'elle endure.
Et puis finalement, avec un peu d'imagination et une repartie bien maîtrisée, c'est plutôt facile.
Ce livre dépeint avec talent l'enfer japonais, l'acharnement au travail, l'honneur quoi qu'il en coûte, la sévérité.
Je n'avais lu qu'un Nothomb, il y a bientôt 4 ans, et je n'en garde qu'un vague souvenir. Juste l'écriture qui m'avait un peu rebutée.
Là, c'est différent. Encore un court roman, mais l'écriture est belle, juste, parfaite, on se laisse porter par les mots et les aventures d'Amélie.
Tour à tour indignant et rigolo, ce roman est finalement un moment de détente très agréable.
Ma note : ♥ ♥ ♥