Un conte contemporain des mille et une nuits
Aujourd’hui je vous présente un superbe livre, aux divines illustrations : "L’odalisque et l’éléphant", que j’ai eu la chance de recevoir par le biais des éditions Hachette Romans.Une merveille, une pépite, un joyau... voilà les mots qui me sont venus à l’esprit quand j’ai tenu ce livre entre les mains pour la première fois. Sa couverture cartonnée, aux teintes turquoises et dorées, est extrêmement travaillée, mêlant mat et vernis. Et quand on commence à le feuilleter, le papier épais, les pages entièrement dorées, les dessins et les illustrations qui le composent nous entraînent déjà dans un voyage oriental onirique, sans même en avoir lu un seul mot !
Je me suis retrouvée bien embêtée quand j’ai voulu en commencer la lecture car je ne voulais surtout pas l’abîmer. C’est pour moi un ouvrage précieux, qui se lit avec précaution et que l’on tient et préserve comme un trésor. Ce n’est qu’après l’avoir fini que j’ai compris que son contenu était tout autant précieux que son contenant !
Voici donc un conte des mille et une nuits écrit avec une grande poésie et beaucoup d’humour par Pauline Alphen, illustré avec brio et tendresse par Charlotte Gastaut. Un rêve, un songe, un voyage dans l’imaginaire ! "Mais voilà, il arrive que les rêves se révèlent plus significatifs que la vie même..."
Leila est une toute jeune odalisque qui, au grand désespoir de son entourage, réfléchit ! Alors qu’elle est sensée être une "gazelle docile" qui remue son ventre "comme si mille serpents s’éveillaient en elle" et qui doit connaître les bonnes manières du harem, Leila pense... Les seuls cours qu’elle suit avec engouement sont ceux de la conteuse Schéhérazade, femme sans âge qui excelle dans l’art du récit.
Lorsque, encore une fois plongée dans ses pensées, la jeune odalisque tombe face contre terre, le nez collé sur les babouches du Sultan, elle ne s’imagine pas l’effet que vont produire ses oreilles sur ce dernier. Car, il faut le préciser, les oreilles si parfaites de Leila "contenaient, dans leur escargot minuscule, le dessin du monde comme il pourrait être, le mystérieux ondoiement du temps...".
Inondé d’un amour aussi inattendu que soudain, sa majesté sultanesque part en courant et, pour oublier sa mésaventure, décide d’aller inspecter le nouveau cadeau qu’il vient de recevoir : un éléphant blanc !
Voici donc Hati, merveilleux pachyderme à la couleur rarissime, dont les nuits sont envahies de rêves étranges. Depuis qu'il est enfermé dans ce palais, les songes d’Hati deviennent plus nombreux, plus forts et représentent son seul moyen d’évasion. Et lorsqu’un jour il décide d’appeler en barrissant, car il sent que quelqu’un l’attend, c’est Leila qui, à son tour, connaît les frissons et envoûtements de l’amour.
L’histoire est ainsi posée : le sultan aime Leila l’odalisque, qui aime Hati l’éléphant. L’amour est bien le fil de soie qui tisse ce récit. Des histoires d’amour impossibles qui rendent toutes les histoires d’amour possibles.
D’abord publié au Brésil, payant natal de l’auteur, "L’odalisque et l’éléphant" y a connu un franc succès. Et c’est pour notre plus grand plaisir qu’il est désormais disponible en français. Pauline Alphen nous offre un récit d’une qualité saisissante. Le texte entremêle, avec une fluidité et une justesse déconcertantes, des jeux de mots contemporains et des tournures de phrases empruntes d’une poésie séculaire, ce qui rend la lecture délicieusement inattendue. Rempli de références et de citations, toutes mentionnées en fin d’ouvrage, il prête à sourire lorsque par mégarde on les reconnaît.
L’humour n’est jamais loin, et l’amour toujours présent. Ou plutôt devrais-je écrire l’"Amour", avec cette majuscule qui le rend immortel. Car il s’agit ici de tous les Amours qui ont existé depuis la nuit des temps. De sa plume délicate, précise, mélodieuse et enchanteresse, Pauline Alphen nous offre non pas une, ni deux, mais 999 histoires d’Amour !
Quelle idée judicieuse d’avoir choisi Charlotte Gastaut pour illustrer ce conte ! Alternant scènes colorées et portraits en noir et blanc, elle donne vie aux personnages avec un style parfaitement approprié. Les tonalités orientales et lumineuses nous transportent dans son univers enchanté où personnages, paysages, décors, étoffes sont garnis de motifs travaillés. Leila, Hati et le Sultan prennent vie sous son coup de crayon tout à fait original et reconnaissable pour les amateurs dont je fais partie...
J’aurais encore mille et une choses à vous dire sur ce livre tellement j’ai été séduite. Mais je vais m’arrêter ici, vous conseillant tout simplement de le lire à votre tour !
Merci aux éditions
Texte de Pauline Alphen
Illustrations de Charlotte Gastaut
Publié en 2014 par les éditions Hachette Romans
Âge : A partir de 10 ans
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