Quand on a des monticules de comics en retard (numériques ou papier), il arrive qu'on se mette à découvrir une nouvelle série avec plusieurs semaines de décalage, par rapport aux intentions initiales. C'est ainsi que j'ai fini par lire The Fallen, nouveau titre (en huit numéros) proposé par Monkeybrain Comics, et qui surfe bien entendu sur la déferlante des récits de fin du monde et de zombies, les deux réunis en un seul. L'Amérique et les pays voisins n'ont plus de problèmes de frontières dans cet univers, car tout a été détruit et il ne reste plus que des vastes terres désolées où les survivants errent de ville en ville à la recherche de nourriture, et bien matériels utiles pour atteindre le jour suivant. La menace est constituée principalement de cannibales assassins, des humains presque zombifiées (presque car ils ne sont pas morts, ils ont juste subi cette horrible mutation) qui se repaissent de chair et semblent ultra agressifs. Autrefois, plus d'un million de personnes vivaient à l'abri, sous un dôme géant construit à Manhattan, censé protéger ses occupants de l'abus des super-pouvoirs qui sévissait à l'extérieur. En dessous, ces pouvoirs étaient neutralisés, et l'humanité pouvait espérer revivre normalement, comme autrefois. Les surhumains pouvant lutter entre eux au dehors. Ceci jusqu'au jour où une onde de choc anormale, baptisée The Pulse (impulsion) a provoqué une incroyable catastrophe, et donné naissance à ces féroces créatures. Du coup, les anciens super-héros doivent faire profil bas et ont tout intérêt à ne pas trop manifester leurs dons, s'ils ne veulent pas subir la vindicte populaire de ceux qui sont encore en vie. Bon, le récit parait sympathique, linéaire, ne souffre pour le moment d'aucune tare génétique grave, sans pour autant briller par son originalité, vous l'aurez compris. On trouve un zeste de Walking Dead, un poil de Just a Pilgrim (Garth Ennis) ou de Mad Max, un lointain écho de Crossed (tiens, encore Ennis), bref, Alex De Gruchy a balancé pas mal d'influences dans un mixer, et ça donne un smoothie vitaminé qui va devoir tout de même gagner en personnalité avec la suite. Coté dessins, le job est fait, et bien fait, par un Michael Montenat propre et appliqué, qui rend des planches sombres, parfois glacées et glaçantes, sous influence notable du numérique, notons le au passage. The Fallen est fort bien lisible et remplit le cahier des charges. Mais nous attendons un grain de folie prochainement, au risque de voir ce titre se perdre dans la cohorte de tout ceux qui lui ressemblent déjà, publiés ces dernières années. Disponible sur comixology, pour le plus grand bonheur des possesseurs de tablettes numériques (0,99 dollar, yeah!)
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