Dans l'Irlande du 19ème siècle, Coll
Coyle, un jeune fermier menacé d’une expulsion qu'il considère
injuste, décide d'aller demander des explications au fils de son
propriétaire. Dans un accès de colère, il le tue accidentellement.
Pour éviter les représailles, Coll doit fuir, laissant derrière
lui sa femme enceinte et sa fille. A ses basques, le terrible Faller,
homme de main du domaine décidé coûte que coûte à venger son
patron.
Le résumé de l'histoire pourrait tenir sur un timbre. Une histoire de fuite, en trois temps. D'abord la fuite à pied jusqu'au port de Derry. Puis la traversée de l'Atlantique dans des conditions abominables. Enfin la fuite en Pennsylvanie où Coll est embauché sur un chantier de chemin de fer, près de Philadelphie.
Un premier roman dense et prometteur. Le seul gros souci est pour moi le manque de profondeur des personnages auxquels on a du mal à s'attacher. Pour le reste, la construction est imparable. Faisant se succéder des tableaux mettant successivement en scène la fuite et la traque, Paul Lynch joue sur l'opposition classique entre le bien et le mal. Faller incarne le mal absolu. Froid, cruel et déterminé, on se demande juste quelles sont ses réelles motivations (d'où le manque de profondeur). Quant à Coll, il reste une figure d'innocence malgré son crime, une proie cherchant désespérément à échapper à l'implacable chasseur ne perdant jamais sa trace.
On est donc face à une sorte de western américano-irlandais mâtiné de roman d'aventure à l'ancienne et de nature writing. Mais la singularité tient ici à la qualité de l'écriture, une écriture très visuelle, presque cinématographique avec par moments un registre lyrique où s'exprime la violence des hommes dans de somptueux décors magnifiés par d'amples descriptions. Finalement, on se demande si les éléments naturels ne sont pas les protagonistes principaux du récit, au détriment d’individus n'existant que par leurs actes et leurs sensations, en dehors de toute psychologie, et c'est presque dommage.
Il n'empêche, ce premier roman reste d'une redoutable efficacité et j'ai aimé son dénouement, certes pessimiste mais selon moi tellement lucide, prouvant, comme une évidence, que notre liberté n'est qu'illusoire et notre défaite finale inéluctable, quels que soient nos efforts.
Un ciel rouge, le matin de Paul Lynch. Albin Michel, 2014. 304 pages. 20,00 euros.
Les avis de Canel et Cristie, très mitigés...
Le résumé de l'histoire pourrait tenir sur un timbre. Une histoire de fuite, en trois temps. D'abord la fuite à pied jusqu'au port de Derry. Puis la traversée de l'Atlantique dans des conditions abominables. Enfin la fuite en Pennsylvanie où Coll est embauché sur un chantier de chemin de fer, près de Philadelphie.
Un premier roman dense et prometteur. Le seul gros souci est pour moi le manque de profondeur des personnages auxquels on a du mal à s'attacher. Pour le reste, la construction est imparable. Faisant se succéder des tableaux mettant successivement en scène la fuite et la traque, Paul Lynch joue sur l'opposition classique entre le bien et le mal. Faller incarne le mal absolu. Froid, cruel et déterminé, on se demande juste quelles sont ses réelles motivations (d'où le manque de profondeur). Quant à Coll, il reste une figure d'innocence malgré son crime, une proie cherchant désespérément à échapper à l'implacable chasseur ne perdant jamais sa trace.
On est donc face à une sorte de western américano-irlandais mâtiné de roman d'aventure à l'ancienne et de nature writing. Mais la singularité tient ici à la qualité de l'écriture, une écriture très visuelle, presque cinématographique avec par moments un registre lyrique où s'exprime la violence des hommes dans de somptueux décors magnifiés par d'amples descriptions. Finalement, on se demande si les éléments naturels ne sont pas les protagonistes principaux du récit, au détriment d’individus n'existant que par leurs actes et leurs sensations, en dehors de toute psychologie, et c'est presque dommage.
Il n'empêche, ce premier roman reste d'une redoutable efficacité et j'ai aimé son dénouement, certes pessimiste mais selon moi tellement lucide, prouvant, comme une évidence, que notre liberté n'est qu'illusoire et notre défaite finale inéluctable, quels que soient nos efforts.
Un ciel rouge, le matin de Paul Lynch. Albin Michel, 2014. 304 pages. 20,00 euros.
Les avis de Canel et Cristie, très mitigés...