Colin Cherbaux débarque à Mourava en Sibérie centrale avec pour seuls bagages, une pauvre valise et son piano. Considéré comme une curiosité par les villageois peu habitués au débarquement d'étrangers, Colin suscite l'admiration puis une certaine rivalité entre autochtones pour désigner celui ou celle qui aura le privilège de l'héberger, le temps de son séjour. Cette agitation n'est pas pour déplaire au pianiste, certes renommé mais solitaire, en recherche d'une zone de repli avant un grand concert censé relancer sa carrière, et ce, malgré une main quelque peu contrariante sur une peuvre pour piano, le concerto n°2 de l'illustre Sergueï Rachmaninov.
Voici un roman réjouissant et bien écrit, une jolie fable des temps modernes où les ours ont le droit de se montrer menaçants, où les sorciers réparent (en dévoilant) un peu le passé à coups d'hypnose, où la piètre présentation d'un logis peut dissimuler le cœur généreux de son propriétaire, où la nature enneigée offre quelques déroutes passagères. Il s'agit surtout de la rencontre de trois hommes : Colin Cherbaux rebaptisé en Kolincherbo, l'éboueur Vladimir Golovkine en mal d'un ailleurs plus heureux et Oleg Kacharine qui vit dans sa cabane au fond des bois et supporte le surnom Lego « parce qu'il connaît l'agencement de l'âme humaine et sait la démonter pièce par pièce ». Le trio les libèrera complètement (du moins pour les deux premiers, le troisième étant épanoui et satisfait de sa condition d'ermite).
Olivier Bleys n'oublie pas de décrire le lien étroit entre son héros et son instrument de musique présenté comme moyen de subsistance et bourreau musculaire. Parce qu'être un artiste accompli ne s'improvise pas, parce que derrière la réussite professionnelle ou non, se cachent multiples sacrifices et pressions. Rien ne vaut alors une petite halte à Mourava pour souffler, respirer et vivre, comme le propose Concerto pour la main morte au compte à rebours.
Éditions Albin Michel
Rentrée littéraire 2013
avis : Anne, Jérôme, Zazy, Hélène, Sharon, Eimelle, Yv,
Lu grâce à l'exemplaire voyageur de Iana (Libfly) que je remercie pour l'occasion.
Olivier Bleys n'oublie pas de décrire le lien étroit entre son héros et son instrument de musique présenté comme moyen de subsistance et bourreau musculaire. Parce qu'être un artiste accompli ne s'improvise pas, parce que derrière la réussite professionnelle ou non, se cachent multiples sacrifices et pressions. Rien ne vaut alors une petite halte à Mourava pour souffler, respirer et vivre, comme le propose Concerto pour la main morte au compte à rebours.
Éditions Albin Michel
Rentrée littéraire 2013
avis : Anne, Jérôme, Zazy, Hélène, Sharon, Eimelle, Yv,
Lu grâce à l'exemplaire voyageur de Iana (Libfly) que je remercie pour l'occasion.