Chronique « Alcyon » (T1) : Foncez dans une quête visant à retrouver le véritable collier d’Harmonie, bijou divin maudit…
Scénario de Richard Marazano, dessin et couleurs de Christophe Ferreira
Public conseillé : tout public, à partir de 12 ans
Style : odyssée antique, Références : mythologie grecque Paru chez Dargaud, le 11 avril 2014
Share
L’histoire
Sycione, cité de la Grèce archaïque, résiste depuis longtemps à la convoitise d’Orthagoras, seigneur voisin sans scrupules. Kleon et Tobias, figures locales incapable de dépasser leur ego, ne parviennent pas à s’allier afin de lutter contre l’usurpateur. Leurs fils et fille respectifs, Alcyon et Phoebe, forts de l’insouciance de la jeunesse, se lancent dans une quête qui, selon la Pythie, débarrassera Sycione de sa malédiction et, du même coup, de ses ennemis : retrouver le collier maudit d’Harmonie, fille d’Aphrodite.
Ce que j’en pense
Marazano et Ferreira ont fait leurs preuves, et confirment leurs talents respectifs. Cette aventure grecque commence bien, même si elle n’a rien de révolutionnaire. Le duo de jeunes héros, virant rapidement au trio, joue sur l’éternelle rivalité-complémentarité homme-femme, et donne lieu à de savoureux petits dialogues. Kyrilos, adolescent spartiate rencontré durant sa kryptie (période d’initiation symbolisant le passage à l’âge adulte) apportera à l’équipée la pointe fruste et rustique nécessaire pour se tirer des situations un peu difficiles.
L’ennemi affronté arbore de multiples formes : celle d’Orthagoras l’oppresseur, mais aussi d’Aristion, mercenaire à la terrible réputation, craint des Harpies elles-mêmes à la poursuites des jeunes gens sur les ordres d’un mystérieux protagoniste. Quant à la vieille femme porteuse de fagot, qui est-elle véritablement ?…
Cette distribution et l’histoire parallèle des pères de Phoebe et Alcyon laissent augurer d’habiles rebondissements au gré des paysages et cités hellènes. Quand les dieux se mêlent des affaires des Hommes, à moins que ce ne soit l’inverse, la situation ne peut pas être simple.
Le dessin
Il est au début surprenant de voir se dérouler une fresque grecque aux accents japonais (même impression qu’à la première lecture de Thermae romae). Mais j’ai vite été séduit par ce dessin fleurant bon Miyazaki et tout à fait adapté à la cible jeunesse. Les tons pastels rendent la lecture fluide, presque apaisante sur les planches se déroulant dans les paysages de la campagne grecque : en tendant l’oreille, j’entendais les cigales et le frottement des épis de blé sur l’étoffe.
Pour résumer
Il serait restrictif de cantonner cette série aux albums « jeunesse » : le premier tome annonce de l’action, du sang, des rires et des larmes. Les enfants, planquez vos BD : papa va vous les piquer !