Chronique « La Banque » (T1) : L’argent n’a t il vraiment pas d’odeur ?

Scénario de Pierre Boisserie & Philippe Guillaume, dessin de Julien Maffre

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Style : Polar historique Paru chez Dargaud, le 25 avril 2014

L’histoire

En 1815, Charlotte et Christian de Saint Hubert vivent à Londres dans l’aigreur et le souvenir d’un rang social perdu. Enfants d’Aristocrates français, la révolution a ruiné leur famille en même temps que leur honneur. Londres est leur échappatoire et la City le moyen de retrouver leur lustre d’antan.
Christian travaille pour les Rothschild et Charlotte joue les courtisanes pour un riche Lord qui la maltraite. Christian découvre que le banquier veut utiliser les informations qu’il reçoit sur la bataille de waterloo pour faire un coup en bourse. Voila enfin le moyen pour les Saint Hubert de redorer leur blason. Mais comment faire en coup en bourse sans argent ? Et si Charlotte détenait la clé de ce dilemme…

La narration

Tous les ingrédients pour maintenir le lecteur en haleine de la première à la dernière page sont présents. Vengeance, cupidité, trahison, orgueil, honneur… sont autant de motivations primaires mais tellement propres à l’être humain.
Le récit introduit judicieusement un à un tous ces sombres desseins comme autant de pièces d’un puzzle. L’ensemble offre une intrigue haletante et prenante où le crime devient vite le meilleur moyen d’arriver à ses fins.

Le dessin

Le dessin semi-réaliste donne vie à des personnages plein de caractère et magnifie les décors baroques de l’Angleterre du 19ième siècle.

Les auteurs

Pierre Boisserie se lance dans la bd à l’aube de ses quarante ans après une première vie de kinésithérapeute. Il est aujourd’hui l’auteur de nombreuses séries dont «Dantes» en collaboration avec Philippe Guillaume.
Ce dernier est lui aussi venu sur le tard à la bd après une première carrière professionnelle ou il a notamment dirigé pendant de nombreuses années le service financier du journal «Les Echos».
Julien Maffre fait ses premières armes à l’atelier Sanzot d’Angoulême en 2006 où il y rencontre Isabelle Dethan. Il collaborera avec elle sur les trois tomes du « Tombeau d’Alexandre ».

Pour résumer

Le tome 1 de « la banque » est une parabole intéressante de notre modèle économique actuel et de ses travers.
L’argent, élément central de l’intrigue, dirige le monde depuis toujours et met en exergue la faiblesse et la cupidité de l’homme. Voila le constat que semble vouloir faire passer les auteurs sans tomber dans le jugement moralisateur et manichéen. Le dessin se met au diapason de l’intrigue et retranscrit parfaitement l’ambiance de l’époque et renforce le coté baroque de cette saga financière et familiale. Vivement la suite !