Un été à Pont-Aven, de Jean-Luc Bannalec

Un été à Pont-Aven

La saison touristique est sur le point de débuter, à Pont-Aven, “la cité des peintres”, lorsqu'on retrouve le corps assassiné du propriétaire du Central, l'un des hôtels les plus prisés de la ville. Branle-bas de combat. Le commissaire Dupin, parisien déraciné, exilé en Bretagne, désormais sa région de cœur, se voit convoqué sur le champ pour démêler les fils de cette intrigue aux apparences lisses et sans faille. Chacun y va de son commentaire, perclus de chagrin, l'incompréhension est totale, les proches sous le choc. Et c'est en grattant toute cette couche de vernis qu'on apercevra enfin les non-dits et autres secrets de famille ! Toutefois, l'enquête est très longue, très lente à se mettre en place, et l'auteur se livre à un exercice de courbettes en rendant hommage à la région, son caractère, ses habitants, son patrimoine. Bannalec est lui-même un auteur allemand, qui revendique avoir trouvé sa seconde patrie en Finistère. Aussi s'exprime-t-il à travers son personnage de commissaire pour raconter cette sensation proche de l'étourdissement lorsqu'on tente de se fondre dans un lieu farouche. La Bretagne y apparaît splendide, telle une diva hors d'atteinte, drapée dans ses mystères, donc forcément belle à en pleurer, plus séduisante que jamais et au pouvoir d'attrait qui fait gentiment frissonner. Néanmoins, la lecture est tout de même peu folichonne. Je préfère la série d'Yves Josso, Été meurtrier à Pont-Aven.

Presses de la Cité, avril 2014 ♦ traduit par Amélie de Maupeou