Chronique « Broadway » (T1) : Les années Folles sur la plus mythique des avenues de Manhattan…
Scénario et dessin de Djief,
Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : historique, polar, Paru chez Soleil, le 18 juin 2014
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L’histoire
Deux frères, que rien ne disposait au métier de patron de cabaret, héritent brutalement d’un établissement en perdition sur Broadway. Les deux hommes vont se jeter dans l’aventure.
Leur route va croiser celle de Fanny, jeune femme malchanceuse éblouie par les lumières de Broadway et qui veut faire carrière dans ce monde du spectacle.
Le Scénario
L’histoire rappelle tous ces films comme French cancan avec Jean Gabin. Les ressorts sont assez classiques : une jeune femme qui veut faire carrière comme danseuse, des patrons de cabaret très gentils mais naïfs vis à vis de ce monde qu’ils ne connaissent pas, et puis surtout des méchants qui veulent s’approprier le cabaret. Les méthodes utilisées sont connues et on voit d’assez loin arriver les mauvais coups.
Cependant cela n’enlève rien à l’intrigue qui est plutôt bien troussée (comme l’héroïne du reste…). la jeune fille malchanceuse, Fanny, est sympathique en diable.
Il y a aussi les méchants dont le rôle est préparé pour les tomes suivants; je ne vous en dis pas plus, non non non, n’insistez pas !
Le dessin
Le dessin est très agréable, assez « rond ». Les planches comprennent pas mal de grandes cases. Il y a de beaux panoramiques avec des plongées superbes sur New York. La première planche de l’album (que vous pouvez-voir ci-dessous) vous en donne une idée. Du reste cela me rappelle l’effet zoom utilisé avec des cases dans le premier tome de John Lord. La palette des couleurs n’était pas aussi explosive mais les liens entre les cases pour l’effet zoom étaient extraordinaires ; je recommande!
La couleur sépia domine dans Broadway. Elle sert à renforcer l’aspect nostalgie mais aussi l’effet de lumière à l’ancienne de cette période (rappellez-vous les ampoules avant les halogènes, les voitures avec des phares jaunes, les becs de gaz..). On est encore loin des éclairages modernes. Cela donne ces teintes chaudes bien traduites par Djief. Le bois est un élément de construction majeur et très présent dans les décors. Le marron marié au sépia et aux différents jaunes et beige donne, par exemple, cette chatoyante couverture.
La vie de cabaret étant essentiellement nocturne, Djief utilise beaucoup les teintes bleu et violet. Le mariage avec les bruns-sépia et les jaunes les renforce mutuellement.
Vous l’avez compris, j’ai bien apprécié le travail sur les couleurs et les enchaînements des cases !
Pour résumer
Une rue en Amérique est le premier tome d’une série. L’intrigue est mise en place. Le mystère reste entier à la fin. Ce tome sera indispensable pour comprendre les suivants, alors ne perdez pas de temps. C’est une belle histoire du monde du spectacle, assez classique dans ses ressorts, mais très sympathique. Le dessin chargé en sépia vous facilitera la plongée en nostalgie : un bon moment, pas stressant.