Le manoir des sortilèges, Serge Brussolo

Par Ly @Lyy_lit
Nombre de pages: 405 Editeur: Editions du masque Date de publication: Mai 2014 VO: Français
Un jeune écuyer dont le maître vient de mourir lors d’une joute est contraint de servir le vainqueur, un redoutable chevalier à l’armure rouillée et couverte de sang. D’après les rumeurs, un sort fâcheux aurait été jeté à cet homme : à chaque pleine lune, il se met à la chasse et dévore des enfants. Le seul moyen de briser cette malédiction est de se rendre au manoir de Niel, le domaine maudit d’une redoutable sorcière qui y cacherait un grimoire, pouvant briser le sortilège.
       Cette version du Manoir des sortilèges est une réédition. Il était sorti dans la même maison d'édition il y a quelques temps déjà (une version par Le livre de poche existe aussi). De toutes les éditions, je trouve que la couverture de cette nouvelle version est la plus réussie.         C'était pour moi l'occasion de découvrir ce roman de Brussolo. Il faut savoir que même si il est mon auteur favori, il y a un GRAND nombre de ses romans que je n'ai pas lu. Il a écrit de nombreuses choses et je ne sais même pas si je pourrais tout lire un jour haha.       Le résumé de cette histoire m'a assez interpelée. Un homme qui dévore des enfants, une malédiction, une sorcière... Pleins de choses qui donnent l'eau à la bouche. Surtout que, je n'ai jamais lu de roman de Serge Brussolo placé dans l'époque du Moyen-âge. Il en a écrit plusieurs et ça m'intriguait vraiment de voir comment il allait maîtriser cette époque là.        Dès les premières pages j'ai été assez surprise par son style. Il utilise un vocabulaire propre à l'époque. C'était assez amusant de le voir jouer avec son style d'écriture comme ça. Par contre, au bout de quelques pages, on se rend vite compte que la plume de l'auteur, d'une certaine manière reste la même. On sent que c'est un Brussolo qu'on lit. Rien que part la construction de l'intrigue et la personnalité des personnages.         Le manoir des sortilèges s'ouvre sur une joute à laquelle Gilles et son maître participent. Ce chapitre nous permet de bien nous placer dans l'époque. On rentre immédiatement dans l'ambiance. Je l'ai trouvé à l'opposé de tout le reste du roman. Il est ancré dans le réalisme, et montre bien la coupure entre l'ancienne vie de Gilles et tout ce qui lui arrivera par la suite. Tout au long de ces premiers chapitres, l'auteur s'avise de nous montrer des signes de grandes superstitions dont fait preuve l'écuyer. Cela était assez intelligent de la part de l'auteur. La superstition de Gilles nous montre à quel point cette dernière est ancrée à l'époque, mais surtout, à quel point elle sera ancrée dans l'histoire. Parce que oui, l'histoire gravite autour de la sorcellerie. Et l'auteur ne cesse de nous montrer, puis de nous rappeler tout au long du roman, que la magie réside ailleurs.         Comme le résumé l'indique, Gilles va devenir l'écuyer d'un autre maître. Un "ogre" dévoreur d'enfant. Ils vont avoir une mission donnée par un inquisiteur et vont devoir, accompagnés d'une sorcière prénommée Tara, retrouver un grimoire dans le château d'une sorcière décédée.        Ils devront déjouer un grand nombre de pièges laissés par cette sorcière. Une chose que j'adore avec Brussolo, c'est qu'il met toujours ses personnages dans de sacrées situations. Il faut toujours qu'ils cherchent des solutions à des problèmes plus ou moins importants. Tout le long de l'histoire, c'est en quelque sorte ce que nos "héros" vont faire. Il n'y a pas beaucoup d'action à proprement parler dans Le manoir des sortilèges. Je veux dire, pas de combat épique et tous ces trucs. C'est plutôt calme. Mais tout ce que font Gilles et ses compagnons m'ont réellement passionnée. Ils se servent beaucoup de leurs têtes pour avancer dans leur quête. Et ça, c'est franchement appréciable. En plus de cela, ce que l'auteur nous fait découvrir de la sorcellerie donne envie d'avancer pour faire plus de découvertes.         J'ai lu ce roman très rapidement. Vous savez que parfois je traîne sur certains livres. Mais là non. J'étais prise dans l'histoire. J'ai été surprise par certaines choses, surtout par l'armée qui protège le château des intrus. C'était amusant et merveilleusement bien justifié.         Je ne sais pas trop ce que je devrais vous dire de plus pour que vous lisiez ce roman. Mais si vous voulez découvrir quelque chose qui change, allez-y! J'ai beaucoup aimé cette histoire. Elle m'a beaucoup étonnée. L'auteur a pris le contre-pied de mes attentes et pourtant, je me suis prise d'affection pour cette histoire. Je me dit que ça serait triste que vous ne la lisiez pas haha... En plus de ça, il est en poche è_é Une belle originalité dans cette histoire. Comme je l'ai dit plus haut, on s'attend à une toute autre chose en commençant Le manoir des sortilèges. L'auteur arrive à prendre un tout autre chemin dans son histoire et à nous la faire apprécier comme telle.  Il développe un bon nombre de pistes juste trop bien *.* J'ai tellement aimé toutes ces découvertes. Beaucoup d'idées développées étonnantes et pertinente avec le contexte. Rien de superflu n'est amené. A l'annonce du résumé on visualise une histoire. Mais là où son originalité réside pour moi, c'est qu'en réalité, elle ne se passe absolument pas comme je me l'étais imaginée. Et malgré cela, l'auteur est parvenu à m'étonner au fil des pages, et surtout à me faire aimer son univers.  Dès qu'on se rend compte que l'auteur prend un autre tournant pour l'histoire, on se rend aussi compte qu'il a une maîtrise absolue de sa trame. Et une emprise sur son lecteur. C'est bien construit. Aucune place pour s'ennuyer. J'ai vraiment du mal à parler des romans de Brussolo à l'écrit... C'est frustrant. De toute manière, je trouve jamais assez de mots pour montrer mon admiration, ou à quel point j'ai apprécié une oeuvre. Donc bon .___. En connaissant d'autres romans de l'auteur, ce que je vais mettre en avant ici, c'est vraiment ce changement de vocabulaire. Cela permet de nous immerger dans l'histoire. Bon, ne vous attendez pas à de l'ancien français non plus hein haha. Il a fait ce petit tour sur quelques mots seulement. Mais ces mots permettent vraiment une autre appréhension de l'écriture de l'auteur.  Comme dit dans ma chronique, pour moi son style d'écriture reste le même. Quand on a lu un peu de ces écrits, on sait que se trouve dans un de ses univers. Il y a un je ne sais quoi qui est toujours présent dans son écriture. Un je ne sais quoi qui rend ses romans uniques. J'ai beaucoup aimé Gilles. Je me suis vite attachée à lui. Pour son maître, l'ogre, je ne pourrais pas vous dire si je l'ai aimé ou non. On s'y attache par le biais d'un autre personnage, mais Gilles est là pour nous le faire détester... On ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Plaindre cet homme qui doit subir ces horreurs ou le haïr?  Par contre, Tara, je l'ai trouvé dans la même lignée que certains autres personnages ou situations qui reviennent dans les romans de Brussolo. Et je dois dire que j'aime bien ça ^^
Le site officiel de Brussolo, parce que il est trop fort :D