À partir d’une collection de clichés pris par le photographe d’origine italienne « Pino », Clarissa Rivière a composé une douzaine de textes courts, de quelques pages. L’un et l’autre semble se répondre ; le photographe met en scène des modèles dans des poses suggestives, et l’auteure les entoure de mots. Mais parfois c’est le photographe qui semble faire écho aux mots de l’auteure. Quoi qu’il en soit, les deux se complètent harmonieusement. Ensemble, ils explorent une sensualité délicate et raffinée, se permettant occasionnellement une petite touche d’érotisme plus affirmé…
L’auteure aime magnifier l’amour au féminin, se jouant gaiement des mâles, à son gré, semblant prendre plaisir à les écarter puis à les réintroduire, mais uniquement selon le bon vouloir des femmes. Elle sait revendiquer le droit au plaisir féminin-féminin, et exacerber la tendance lesbienne que nombre de femmes ressentent, sans oser l’exploiter le plus souvent. Dans cette douzaine de tableaux, l’auteure apporte sa touche personnelle, sa signature, son caractère. C’est ce qui en fait finalement une œuvre intéressante, et qui lui permet de se transcender, afin de créer une écriture remarquable par sa différence et sa sensibilité. Et c’est un énorme atout par rapport à nombre de textes du même genre : la personnalité de celle qui les écrit rend à merveille les émois et les sentiments de ses personnages, tout en leur donnant une couleur particulière…
« Ses cheveux décolorés par le soleil caressent mon épaule et me font frissonner. Le nez dans son cou, je la hume et la respire, je me repais de son parfum. J’ai envie de la goûter. La chaleur brouille mon raisonnement. Ma main va descendre, je ne vais plus la retenir longtemps. Ce matin encore, elle n’était que ma meilleure amie, invitée pour des vacances à la mer. Quelques heures plus tard, saoulées de soleil sur cette plage déserte, nous avons d’un commun accord ôté nos maillots de bain, le haut d’abord, pour offrir à notre peau la caresse du soleil, sentir sur nos poitrines nues le souffle de Zéphyr. Je l’ai trouvée si belle, j’ai eu envie d’en découvrir plus. »
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Liaisons impudiques – Clarissa Rivière