Le sang des gladiateurs

Par Stéphanie @Sariahlit
" Seule une aveugle se détournerait de toi sans être capable de voir ta beauté. "
Cooper David
240 pages
ST Editions (2014)
Collection gays
90 après J-C. Aquilée est une ville réputée pour ses combats de gladiateurs qui s'affrontent dans ses arènes aussi célèbres que celles de Capoue. Hadrien, fils du Consul Quintus Sarrius Valerius, va rencontrer Seylan, un Calédonien, capturé par son frère Arius, esclave offert à son père pour combattre à son tour dans l'arène. Tout un monde sépare les deux hommes prêts à tout pour se retrouver.

Extrait :
« Malgré son statut de jeune maître, de Romain, ce dernier se montrait d’une rare bonté et d’une compassion étonnante à son égard. Se pouvait-il que les Romains soient capables d’éprouver de quelconques sentiments, de la compassion à l’égard de leurs esclaves ? Il se redressa et s’assit sur la table face à lui. Son regard n’avait pas quitté son visage au teint éclatant et rayonnant. Les parfums qu’il dégageait effaçaient les odeurs désagréables qui régnaient dans ces quartiers. Sans aucune hésitation, sa main trouva la sienne et put goûter à la douceur de sa peau intacte.
-Vous avez aimé ? demanda-t-il.
Hadrien reconnut le léger frisson qui le traversa sous le contact plus direct de la main du Celte.
-J’ai aimé te voir vaincre pour te savoir vivant, mais je n’aime guère les combats et le sang.
Seylan baissa les yeux sur la main propre aux doigts ornés de bagues qu’il tenait dans la sienne. Le fils du Consul confirmait son rang haut placé à travers ses mots, sa manière de parler, de se vêtir et de se tenir. Seylan se réjouissait de constater que le Romain n’écartait pas sa main de la sienne, ne repoussait pas son contact. Il aurait pu être châtié pour un tel geste, mais qui aurait pu le punir après avoir vaincu au nom de cette maison ? »

Mon avis :
Hadrien est le fils cadet du consul d'Aquilée, ville reconnue à Rome pour la qualité de ses gladiateurs. De caractère posé et sensible, il ne peut se rendre à la guerre avec son père suite à une blessure. Alors qu'il envisage le moyen de se rendre à Rome pour participer à la vie politique, il tombe sous le charme de Seylan. Ce dernier est un vaillant guerrier d'une province hostile, capturé et vendu comme esclave. Acheté par Ariu, le frère d'Hadrien, et offert à son père qui le rebaptise Déimos, il se trouve enrôlé dans l'équipe de gladiateurs pour combattre dans l'arène.J'ai été agréablement surprise durant ma lecture : c'est le premier titre que je lis en romance gay, et je dois avouer que j'avais peur de ne pas accrocher aux rapports entre hommes. Mais la relation amoureuse entre Hadrien et Seylan reste très légère et agréable à découvrir. Le décor nous plonge directement dans la Rome antique et on se laisse emporter par les combats entre gladiateurs, dans la relation entre maître et esclaves. J'ai trouvé que le décor de l'intrigue était beaucoup plus intéressant que ce que j'ai l'habitude de lire en romance. Pourtant, il s'agit là d'une adaptation de fan-fiction qui s'approche assez du célèbre Spartacus. Mais que cela ne tienne, j'ai vraiment apprécié cette lecture. J'ai été transportée par les sentiments qui lient Hadrien et Seylan : un amour profond, intense, qui bouleverse par sa pureté. Le seul bémol que j'aurais à soulever serait la fin du récit qui laisse vraiment le champ livre à une suite mais qui nous laisse aussi un vide, une attente quant à la relation des deux protagonistes qui n'est pas comblée. Je ne peux que vous conseiller cette lecture : une belle histoire entre deux hommes, un amour prenant qui ne laisse pas indifférent.
★★★★☆
Le sang des gladiateurs