Et non, je ne vous parlerai pas des débuts fracassants [et énormissimes] de la cinquième saison consécutive de la première série à la mode. Celle où il y a du sang, des larmes et du zombie, celle dont le nom fait frémir les ovaires des jeunes filles en manque de gore ou des dragueurs adolescent dont le son qui sort de leur bouche ressemble plus à une chasse d'eau mal montée qu'une voix humaine.
Bon, du coup, après cette introduction bête [?] et méchante [bon ok ...], je vais bel et bien profiter des débuts d'une saison 5 plus qu'attendue pour vous parlez d'une série de comics faisant un carton en France comme aux Etats-Unis. Pas de télévisuel ici (ou presque), car, après tout, les comics avant tout !
Ainsi, j'ai tenté le coup, lorsqu'une trentaine d'euros étaient en trop dans mon porte-monnaie. Et plutôt que de claquer ça dans les excellentes éditions d'Urban Comics ou le méchant copieur qu'est Panini (oui, j'avais dis d'arrêter d'être bête et méchant), j'ai décidé d'acheter les tomes 1 et 2 de Walking Dead chez le premier éditeur français de comics : Delcourt. Un éditeur qui n'est inconnu à personne et sans doute pas de moi, fan de Star Wars comme je suis [bon, j'ai ensuite arrêté parce qu'une souris s'est mêler aux affaires du marché calme et paisible entre Dark Horse et Delcourt pour la licence française].
Enfin bref, l'édition - bien qu'en souple - de ces tomes payés 13 € 25 chacun pour environ 140 pages n'est pas une arnaque. D'ailleurs, Delcourt marque un bon point dans le choix du papier pas glacé [excusez-moi, je ne connais que le papier glacé comme terme "pro", alors n'hésitez pas à aider dans les commentaires] et plutôt rugueux colle bien à l'ambiance que Robert Kirkman et les différentes dessinateurs posent pour cette série.
En effet, l'une des particularités de cette série est que la colorisation est totalement absente, comme si la noirceur de ce monde post-apocalyptique et la part d'ombre des protagonistes de l'aventure Walking Dead se matérialisait entre nos mains. Le procédé artistique, en plus d'être manié à la perfection, permettra aux détracteurs d'insister sur le prix peu excessif des cartouches de d'encres de couleurs utilisées ... une série qui peut contenter les mauvaises langues, c'est pas beau ?
Ce qui est beau, de plus, c'est le style graphique. Et là, je ne parle pas que de l'encrage dont j'ai vanté les mérites un paragraphe plus haut, c'est vraiment les dessins. C'est simple mais tellement beau. C'est beau et tellement efficace ! Charlie Adlard et Tony Moore (les dessinateurs de ces tomes 1 et 2) ont un style d'ailleurs très similaire, très terre-à-terre et très axé sur les expressions des personnages.
Venons-en aux personnages justement [vous remarquerez ces splendides transitions depuis le début de la chronique]. Le génie de la série de Robert Kirkman réside en eux. "Plus qu'une série de zombie, c'est une série aux relations humaines" [ou un truc du genre] qu'il disait. C'est d'autant plus vrai que l'on s'attache de manière différente à chacun des personnages présentés et l'on accompagne leurs états d'âmes tant la caractérisation haute en couleur [cette série en noir et blanc me semble très paradoxale d'un coup] est écrite à une perfection rarement atteinte qui serait comparable, allez soyons fou, à Watchmen.
La caractérisation est d'autant plus prenante que l'on ne se retrouve pas avec des personnages dont la série n'est qu'un simple copié-collé. Grand bien à pris à Kirkman de ne pas détruire ce dont il est l'architecte en chef. Certes les personnages sont similaires, mais leur âge et leur caractère sont parfois tout autre. De même, si l'histoire de ces deux premiers tomes sera, vraisemblablement ce qui a inspiré les saisons 1 et 2, elle s'y déroule différemment et, par conséquent, on ressent différent sentiments. La construction du monde de Walking Dead parfois différant parfois totalement de la série TV à laquelle on est habitué en surprendra plus d'un, mais, j'ai été plutôt heureux de ne pas lire un simple bis repetita de ce que j'ai vu il y a maintenant quelques mois [lors d'un doux été, où la lueur du jour était moins importante que de me mater toute la série TV].
Ainsi, et pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, la série a non seulement remporté le prix de meilleur série aux Eisner Award, mais a aussi su combler mon petit coeur de fans qui a connu un changement drastiquement orgasmique à la lecture de deux simples tomes que j'ai dévoré en un week-end [où là encore, la lueur du jour n'était qu'un besoin secondaire]. Cela faisait longtemps que cette sensation ne m'est revenu, sans doute, depuis mon premier comics car la lecture du premier tome a sonné pour moi comme quelque chose de tellement neuf et frais que j'ai eu l'impression de lire mon premier comics.