Très belle surprise que ce premier roman à la construction digne d’une poupée gigogne. Chaque récit s’emboîte dans le précédent, le prolonge, le complète d’une façon subtilement explicite. Il faut voir la première histoire comme un domino entraînant les autres. Au final, la boucle est bouclée, les raviolis sont servis, la chute, savoureuse, peut se déguster.
C’est pour tomber sur des textes comme ceux-là que je lis autant de premiers romans. Au-delà de la découverte d’une voix nouvelle, j’y cherche des auteurs osant sauter dans le vide sans parachute, ne cédant pas à la dictature de l’autofiction et sachant créer sans complexe des univers bien à eux. Je pourrais vous citer en exemple Monde sans oiseaux ou La chance que tu as parmi les plus récents. Ici, Pierre Raufast joue à merveille de ses talents de conteur. Il nous emmène à Marseille pendant l’épidémie de peste du 18ème siècle, nous parle de grandes batailles, de petites victoires et de réelles désillusions. Le trait n’est jamais forcé, c’est fin, enlevé, sans aucune fausse note. Une vraie réussite.
La fractale des raviolis de Pierre Raufast. Alma, 2014. 262 pages. 18,00 euros.
Et encore une lecture commune que je partage avec Noukette. Décidément..
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