Pièce du Russe Maxime Gorki (artiste du réalisme socialiste, contemporain et proche de Lénine puis de Staline), Les bas-fonds représente une succession de témoignages, de pensées philosophiques d'un peuple à la marge, composé de criminels, d'artiste en déclin, de prostituée ou de femme battue, tous alcooliques notoires.
Le passage d'un vieux sage dans ce groupe, enclin à la beauté du monde, leur a insufflé un peu d'espoir et de bienveillance. Son absence cruelle les ramène à leur questionnement originel : quel est le sens de la vie ?
Donc je résume la situation :
auteur russe, acteurs et metteur en scène lituaniens, texte parlé lituanien phrases écrites en français (et en allemand ou en néerlandais, j'avoue que je n'ai pas trop cherché à lire l'autre traduction, trop préoccupée à comprendre déjà celle concernant mon idiome)
* trop de fautes grammaticales dans la traduction qui rendent certaines phrases incompréhensibles ! (et là, pas de bol, on ne peut pas s'aider de ses oreilles, vu que... voir plus haut !) Déjà que le texte m'a semblé un peu prise de tête, du fait de l'alcoolisme des personnages (même si certaines fulgurances étaient juste magnifiques), je ne vous dis pas le résultat sur mes neurones lessivés.
** à mon avis, un décalage trop fréquent entre la traduction et les paroles (les phrases m'ont paru trop longues ou bien n'ont pas marqué assez les individus) : je l'ai ressenti à la gestuelle des comédiens (qui eux non plus, ne pouvaient pas s'aider du texte projeté (vu que... voir plus haut).
*** : et parfois, un texte qui défile si vite que je rate les derniers mots (c'est ballot !)
Alors pourquoi j'en suis ressortie éblouie, estomaquée, surprise, heureuse ? (hein, pourquoi ? Ça y est, je me Gorkise !)
Parce que le théâtre permet tout et surtout de sauver un texte moyen (ou parfait, c'est selon) par une mise en scène géniale, simple et surprenante avec des acteurs investis et naturels. Sans contestation possible, je pense que le metteur en scène Oskaras Korsunovas a parfaitement pigé les pensées gorkistes : il donne la parole aux gens de peu, fait participer le public qui intègre de façon remarquable la troupe. On assiste alors à une mise en abime des mots/maux. Tout se tient : les verres brisés, les bouteilles d'alcool, les chips-hosties, les baisers, les claques, les cris, les rires... Il ne suffit pas de faire parler les pauvres ou de les entendre, il est bon que le public les rencontre physiquement, les touche, partage un moment de communion, d'intimité, de chaleur, de tendresse. Parce que rien ne vaut la peau ! Un drame en toute fin renvoie cette humanité en perdition vers une peu plus de compassion.
Servi par des comédiens au jeu exceptionnel (ils sont leurs personnages, ils impulsent un énergie fabuleuse, se donnent à fond, jouent avec l'auditoire : c'est incroyable de voir un truc pareil), Les bas-fonds mérite qu'on s'y arrête, le temps d'une représentation.
Représentation vue au théâtre L'Idéal de Tourcoing (1 heure de spectacle)
image captée sur le site du Théâtre du Nord
Le texte est relativement sombre et franchement, je ne suis pas sûre d'avoir complètement saisi les envolées métaphysiques (et alcoolisées) des protagonistes. Soit l'auteur pense très haut [et je ne possède malheureusement pas d'ailes pour le rejoindre, en raison de mon cerveau lent :-) ], soit il a trop fumé la moquette avant de composer son œuvre. Mais replaçons le contexte : ce spectacle présenté dans le cadre du festival NEXT ne représente que le quatrième acte de la pièce originale de Maxime Gorki et d'une certaine façon, son épilogue. Sur le plateau, dix acteurs lituaniens narrent le texte dans leur langue natale, le surtitrage en français s'effectue sur le mur derrière eux.Donc je résume la situation :
auteur russe, acteurs et metteur en scène lituaniens, texte parlé lituanien phrases écrites en français (et en allemand ou en néerlandais, j'avoue que je n'ai pas trop cherché à lire l'autre traduction, trop préoccupée à comprendre déjà celle concernant mon idiome)
image captée sur le site du Théâtre du Nord
Je commence par les défauts :* trop de fautes grammaticales dans la traduction qui rendent certaines phrases incompréhensibles ! (et là, pas de bol, on ne peut pas s'aider de ses oreilles, vu que... voir plus haut !) Déjà que le texte m'a semblé un peu prise de tête, du fait de l'alcoolisme des personnages (même si certaines fulgurances étaient juste magnifiques), je ne vous dis pas le résultat sur mes neurones lessivés.
** à mon avis, un décalage trop fréquent entre la traduction et les paroles (les phrases m'ont paru trop longues ou bien n'ont pas marqué assez les individus) : je l'ai ressenti à la gestuelle des comédiens (qui eux non plus, ne pouvaient pas s'aider du texte projeté (vu que... voir plus haut).
*** : et parfois, un texte qui défile si vite que je rate les derniers mots (c'est ballot !)
Alors pourquoi j'en suis ressortie éblouie, estomaquée, surprise, heureuse ? (hein, pourquoi ? Ça y est, je me Gorkise !)
Parce que le théâtre permet tout et surtout de sauver un texte moyen (ou parfait, c'est selon) par une mise en scène géniale, simple et surprenante avec des acteurs investis et naturels. Sans contestation possible, je pense que le metteur en scène Oskaras Korsunovas a parfaitement pigé les pensées gorkistes : il donne la parole aux gens de peu, fait participer le public qui intègre de façon remarquable la troupe. On assiste alors à une mise en abime des mots/maux. Tout se tient : les verres brisés, les bouteilles d'alcool, les chips-hosties, les baisers, les claques, les cris, les rires... Il ne suffit pas de faire parler les pauvres ou de les entendre, il est bon que le public les rencontre physiquement, les touche, partage un moment de communion, d'intimité, de chaleur, de tendresse. Parce que rien ne vaut la peau ! Un drame en toute fin renvoie cette humanité en perdition vers une peu plus de compassion.
Servi par des comédiens au jeu exceptionnel (ils sont leurs personnages, ils impulsent un énergie fabuleuse, se donnent à fond, jouent avec l'auditoire : c'est incroyable de voir un truc pareil), Les bas-fonds mérite qu'on s'y arrête, le temps d'une représentation.
Représentation vue au théâtre L'Idéal de Tourcoing (1 heure de spectacle)