Dans le cadre de l'année dédiée aux super-vilains
Tyran incontesté de la planète Apokolips, Darkseid est le plus redoutable adversaire que la Ligue de Justice ait dû affronter. Désireux de ternir à jamais la réputation des légendes de la Terre, il envoie ses âmes damnées à l’assaut des grands médias, pour une campagne de calomnies attisant la haine du public à leur endroit.
Je ne suis pas friand de la collection DC Nemesis d'Urban Comics, et pour cause, les méchants, c'est pas ce qui m'intéresse le plus surtout lorsqu'il s'agit de Darkseid, un personnage que j'ai vraiment du mal à appréhender. Mais bien sûr, cette review restera très objective puisque ce DC Nemesis est l'exception qui confirme la règle. En effet, il serait bizarre que je dépense 22 € 50 pour un personnage qui ne m'intéresse pas mais La Légende de Darkseid comprend Legends, un monument de l'univers DC Comics car il s'agit du tout premier crossover survenant après Crisis on Infinite Earths.
Tout d'abord, il faut savoir que Legends a beau constitué la plupart de ce comics, on peut aussi mettre à l'écart une histoire tiré des back-ups de Jack Kirby Fourth World's #2-5 présentant les origines du tyran d'Apokolips.
Et,en toute logique, il me faut m'exprimer sur cette histoire d'origine qui ouvre ce volume. Dommage, je n'aime pas Darkseid et cette histoire m'a bien ennuyé. C'est long à se mettre en marche et j'ai encore et toujours du mal à n’imprégner de l'histoire de Darkseid et encore plus ici, lorsque l'intrigue est typée très Âge de Bronze. Et le pire dans tout ça, ce n'est pas ce scénario mou, c'est la colorisation fade de Lee Loughridge et vidant de sens le trait pourtant dynamique de John Byrne qui offrira des pages franchement honorables lorsqu'ils s'agira de Legends ou Superman.
Après cette petite déception, on vient au vif du sujet. Le corps de l'album qui est ni plus ni moins Legends. L'histoire prend son temps et on se rend vite compte que l'on est encore au début de l'Âge Moderne, que la narration à la première personne ne s'est pas encore démocratisée, et que, bizarrement, l'univers DC est à refaçonner. "Bizarrement", peut-être pas, mais j'aurai bien aimé en connaître un peu plus sur cette situation post Crisis, un crossover pourtant encore inédit dans le catalogue d'Urban Comics.
Mais Legends est conséquente et pas seulement en terme de pages. En faites, on assiste là à un réel petit chef d'oeuvre à qui John Ostrander et Len Wein insufflent un quelque chose qui donne son allure poétique et super-héroïque au récit. C'est intelligent, bien écrit, fluide et efficacement mis en scène. Tout se complète, et les pièces du puzzle s'assemble jusqu'à cette fin en apothéose.
Et Legends n'est clairement pas une histoire de comics comme les autres. Elle démontre tout l'intelligence du genre en passant par des questionnements souvent abstrait mais terriblement présent encore aujourd'hui sur la place des médias mais aussi l'importance de la figure héroïque. Certains passages m'ont fait fondre, d'autres sourire et bien d'autres encore m'épanouir et ce même si l'on est à une période qui n'est pas ma favorite dans l'histoire des comics.
Je reconnais donc une narration assez lourde et quelques éléments assez répétitifs qui donnent au récit un aspect abrupte pour nous autres lecteurs de l'Âge Moderne et c'est clairement le seul reproche que je peux faire à Legends, j'ai commencé à lire La Légende de Darkseid le jour de sa sortie et je l'ai finis il y a peu, c'est dire qu'il m'a fallu du temps pour assimiler et m'imprégner de la narration et du scénario franchement vieillot de John Ostrander et Len Wein mais surtout de John Byrne lorsqu'il s'agit des différents épisodes tie-ins des séries Superman de l'époque.
Et l'on vient à mon second reproche qui n'est pas au niveau de la qualité du récit, mais de l'édition. Urban Comics a fait le très mauvais choix de prendre ce crossover d'importance comme bouche-troue pour sa collection DC Nemesis car Darkseid n'est clairement pas le personnage principal et, hormis Captain Marvel, les autres personnages principaux arrivent et repartent comme un cheveu sur la soupe car l'on ressent un réel manque d'explication qui aurait pu être comblé si l'éditeur avait daigné s'intéressait aux tie-ins de séries majeures de l'époque comme Firestorm ou Justice League of America ou bien la série créée pour l'événement : Cosmic Boy, un personnage inconnu au bataillon pour nous autres français.
D'ailleurs, des personnages méconnus, il y en a et c'est clairement un autre point fort de l'histoire. Green Lantern (Guy Gardner), Captain Marvel, Blue Beetle (Ted Kord), Black Canary ou Flash (Wally West) ont tous droit à des passages assez intéressants en solo. Donnant une dimension tantôt drôle tantôt dramatique, selon le personnage utilisé, à l'histoire.
La Légende de Darkseid est donc une lecture mitigée. Si l'intégralité de Legends de John Ostrander et Len Wein m'a fait plaisir à lire, j'ai eu plus de mal lorsqu'il s'agissait d'épisodes écrits par John Byrne comme les Jack Kirby's Fourth World ou Superman. La lecture restera entachée par le manque de contextualisation de l'oeuvre si l'on n'a pas lu l'événement historique de Crisis on Infinite Earths ou le manque de développement de l'histoire à travers de nombreux tie-ins absents ... Tout ça dût à des choix éditoriaux pour le moins louche et clairement pas bon pour le lecteur.