L’année tire à sa fin, et les nombreuses listes ont envahi les journaux, blogues et autres publications sur le web. J’y contribue aujourd’hui en vous offrant quelques coups de cœur musicaux de l’année, sans ordre précis.
L’unique Courtney Barnett
Elle a fait sensation tout au long de l’année sur les scènes des festivals du monde entier. Je l’ai vue au festival NXNE de Toronto en juin, où elle a offert trois spectacles en autant de soirs dans la salle exiguë du Silver Dollar Room, attirant plus de gens à chaque spectacle grâce au bouche-à-oreille. Lors du dernier soir, celui auquel j’ai assisté, l’ambiance était folle. Les gens se marchaient sur les pieds, nous étions entassés comme j’ai rarement vu, mais l’atmosphère était électrique, la bonne humeur régnait, et Courtney Barnett était en plein contrôle de son art sur scène. Son style de chant quasi inexpressif, jumelé à son jeu de guitare féroce, offre une expérience unique. Accompagnée de deux musiciens, l’Australienne fait son bonhomme de chemin depuis quelque temps déjà, et devrait nous offrir un réel premier album d’ici peu. Mais en attendant, vous pouvez écouter en ligne son superbe « e.p. » double, A Sea of Split Peas, en cliquant ici.
Les voix enchanteresses de Chic Gamine
Une autre formation que j’ai vue à Toronto en juin dernier, Chic Gamine est née à Winnipeg, mais compte parmi ses membres des gens originaires du Québec. Sur son site web, le groupe se décrit comme un mélange de Motown, de pop française et de rock n’ roll. Je suis allé voir la formation à NXNE sans aucune attente, et ce sont surtout les voix des chanteuses, seules ainsi qu’à l’unisson, qui m’ont gagné immédiatement. Elles possèdent une force de frappe phénoménale, tout en étant à la fois délicates et sensibles. C’est d’une très grande justesse vocalement, la musique est entraînante, c’est rafraîchissant ; je ne saurais tout simplement pas m’en passer. Vous pouvez écouter certaines de leurs chansons en cliquant ici, et je vous invite également à écouter leur récent minialbum de Noël, disponible en écoute ici.
Pink délaisse la pop et forme un duo folk
La chanteuse pop Pink a délaissé son style de prédilection le temps d’un album en duo avec Dallas Green, qui évolue sous le nom City and Colour. Le chanteur folk et la jeune interprète se sont renommés simplement You + Me et ont lancé en octobre dernier le disque Rose Ave. Ce disque fut fait avec l’intention d’explorer, de ne pas se limiter, de faire ce que les deux individus avaient envie de faire, tout simplement. Le résultat est une merveilleuse collection de ballades, parfois tristes mais jamais geignardes, toutes des chansons originales sauf une reprise d’un succès de Sade. L’attrait principal est l’interprétation vocale, et la façon dont les deux voix s’entremêlent, s’appuient l’une sur l’autre. Il est possible d’écouter les chansons sur le site officiel du duo. Une réelle – et très belle – surprise !
Une trame sonore aussi cauchemardesque de belle
L’étrange couleur des larmes de ton corps est un film peu commun, déroutant, original, et qui en rebutera plus d’un. Et je vous le conseille fortement ! Il est présentement sur Netflix et sur Blu-Ray/DVD. Mais puisque ceci est une liste de coups de cœur musicaux, c’est de la musique du film dont je veux vous entretenir ici. La trame sonore est composée de pièces tirées de vieux films italiens des années 70 et 80. Le couple de cinéastes derrière le film, Hélène Cattet et Bruno Forzani, a pigé dans le bassin musical du cinéma fantastique qu’il affectionne, et a concocté une tapisserie sonore peu commune pour son propre film. Le résultat, jumelé aux images surréalistes, laisse une forte impression sur le spectateur. Cela provoque des sentiments qui nous habitent encore longtemps après le visionnement. Ce film est puissant, et sa trame sonore y contribue beaucoup. Je ne crois pas qu’une sortie officielle soit prévue pour la trame sonore, mais heureusement un internaute s’est amusé à regrouper sur une même page toutes les plages qui la composent. Cliquez ici, et pénétrez dans un univers sonore étrange et terriblement beau.
Prochaine chronique : coups de cœur cinéma et télévision.