Présentation de l'éditeur :La veille de l’assaut sur Falloujah, deux Marines se sont juré de déserter l’enfer irakien à la faveur de leur prochaine permission.Dans une cité de Seine-Saint-Denis, une famille d’origine maghrébine se déchire ; le père attend son procès, la mère rêve de divorce, leur fille d’une fugue.Un jeune coursier parisien se demande dans quelle impasse s’égare son existence, depuis que celle d’un collègue s’est achevée sous les roues d’un poids lourd.Autant de destins lancés à plein régime sur des routes incertaines, et fuyant avec la même rage les fantômes du passé. Irak, Paris, New York, Cleveland, Beyrouth, Bombay... Les roulements de tambour des années Bush rythment cette alternance de trajectoires où se répondent, comme un jeu de miroir, têtes de gondoles et arrière-cours de la globalisation. Mais passé le fracas de la rencontre, reste à ces personnages en rupture de ban le constat qu’il était peut-être plus facile d’embrasser la cavale, que lui trouver une issue.
Entre collisions intimes et choc des civilisations, Un empire et des poussières nous emporte dans les tumultes d’une époque qui n’a pas encore cessé d’être la nôtre.
A l'image de la vie de son auteur, le roman nous invite à vivre une multitude d'aventures par le biais des yeux de plusieurs personnages. Des personnages tous différents qui vont se rencontrer à un moment de leur vie. Des personnages attachants qu'on aime suivre, des personnages proche de la réalité.
Nous rencontrons Lee Burnett, un marine américain à l'esprit torturé par le suicide de son meilleur ami et par les horreurs de la guerre en Irak, Landry, un jeune coursier parisien qui tombe amoureux d'une nouvelle employée, Cherifa, chez un de ses clients importants. Cette même Cherifa qui vit l'horreur à la maison avec une adolescente insolente et incontrôlable et un mari dealer dans l'attente de son procès.
Seul Landry a le droit de s'exprimer à la première personne ; est-il la représentation littéraire de son auteur ? Ou est-il simplement cette petite voix cachée en nous qui voudrait hurler à l'amour et qui souhaite, déçu par ce même amour, partir à l'aventure fuyant la civilisation qui l'a perdu ?
C'est la vie, [...]. Les routes se croisent, et puis se perdent.
A l'image de la puissante Carthage, souvent citée dans le roman, la vie des personnages est comme un empire qui parait inviolable et qui pourtant peut s'écrouler. Un empire et des poussières est un roman fort qui ne laisse pas indifférent. Tandis que la première partie a des allures de roman noir, on change totalement de décor et de genre dans la seconde où les personnages partent vivre de nouvelles expériences qui ne sont pas sans rappeler Plateforme de Michel Houellebecq.
J'ai personnellement adoré ce premier roman d'Emmanuel Flesch et ne peut que vous le conseiller !