Chronique #68
Janvier 2015
Titre : Les Eveilleurs – 1. Salicande
Auteur : Pauline Alphen
Editeur : Hachette Romans
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 517 pages
Genre : Aventure
Résumé de 4ème de couverture
Claris a 12 ans et vit avec son père, Eben, et son frère jumeau, Jad, dans une vallée reculée et protégée par des montagnes d’accès difficile. Malgré la disparition précoce de leur mère et la mélancolie de leur père, malgré le handicap de son jumeau, Claris est une jeune fille enjouée, téméraire, qui rêve d’aventures. Des aventures comme celles qu’elle lit dans les livres de la tour interdite où s’est réfugié son père depuis la disparition de sa femme, des aventures comme celle que lui lisait sa mère, des aventures comme celles que son jumeau, handicapé, ne peut pas vivre. Mais Claris est persuadée que les aventures n’arrivent jamais aux filles. L’avenir va lui montrer qu’elle ne peut pas se tromper davantage…
Mon avis sur le livre
Le premier tome de la série « Les Eveilleurs » de Pauline Alphen, intitulé Salicande, ouvre les portes vers un univers magique, tragique et futuriste tout en accomplissant un retour aux sources vers la nature. Plus qu’une bonne histoire pour la jeunesse, ce livre est surtout une critique de notre société actuelle, de notre mode de vie, de notre façon de consommer les choses, de fabriquer des machines qui elle-même produisent toutes sortent de produits souvent inutiles ou, du moins, non-écologiques. C’est également une critique du monde pétrolier et des réprésentants de la culture occidentale qui se rendent compte des problèmes écologiques et environnementaux mais qui ne font rien pour arrêter ce désastre.
Les technologies, la réalité virtuelle, les drogues et même le plastique… toutes ces choses que nous concevons comme « normales », comme faisant partie de notre quotidien… toutes ces choses n’existent plus à Salicande. Au XXIIème siècle, époque où se déroule cette histoire, les enfants ne savent même pas ce qu’est un film, un téléphone ou même un micro-onde. Le « Temps Présent », comme il est ainsi prénommé, a débuté en 2189 lorsque Jors (le grand-père des deux héros) a fuit la capitale européenne et à rejoint la Résistance. Lorsque sa fille Sierra naquit en 2207, ce fondateur décide de s’établir et de créer une nouvelle communauté, exempte de toutes ces choses qui ont, petit à petit, détruit notre chère planète bleue.
Incapables de comprendre qu’ils faisaient tous partie d’une même chaine vitale, elle-même liée indissociablement à la nature, à la faune, à la flore. Année après année, ils scièrent la branche sur laquelle ils étaient assis. Lorsque les pôles commencèrent à fondre, l’eau pour arroser les pelouses et le pétrole dans les réservoirs à manquer, lorsque les déserts se mirent à grignoter des régions autrefois verdoyantes et les océans à avaler îles et côtes, les hommes prirent finalement conscience de leur folie. Ils réagirent. (p.337-338).
En l’an 2247 du « Temps Présent », Claris et Jad, les jumeaux de Sierra, viennent au monde. Lorsqu’ils atteignent l’âge de 3 ans, leur mère disparaît et c’est alors à Eben de Salicande, leur père, de les élever. L’histoire commence donc lorsque les jumeux ont 12 ans. Jad est un garçon très discret qui reste généralement au calme à l’intérieur à s’occuper de ses plantes car il a des problèmes de santé. Jad fait aussi des cauchemars très étranges et essaye d’empêcher sa sœur de les partager. Car oui, les jumeaux partagent les mêmes rêves… et les mêmes cauchemars. Ils arrivent ainsi à communiquer et à se comprendre sans même parler. Jad essaye donc à tout pris d’éviter à sa sœur de souffrir avec lui. Mais si Jad est un garçon « sage » et introverti, Claris en est le complet opposé. C’est un vrai garçon manqué. Elle rêve de monter à cheval et de pouvoir se battre comme une vraie guerrière. Son rêve serait d’avoir sa propre arme de combat et son destrier.
A côté des ces deux personnages principaux, Pauline Alphen a réussi à nous présenter une panoplie d’individus tous plus attachants les uns ques les autres. A Salicande, nous faisons notamment la rencontre de Chandra, la nourrice des jumeaux, qui est également la mère de Ugh, un gentil garçon qui à pour ainsi dire grandit avec Claris et Jad ; Blaise, qui fut le compagnon de Jors lorsqu’il fondit la communauté et qui est maintenant le précepteur des enfants, et enfin, la famille de Bahir Borges, le bouquiniste, qui vit avec sa femme Maya et ses trois filles Jwel, Deli et Ellel.
Le récit est découpé en trois parties. Il va falloir lire le livre pour connaître la fin de l’histoire mais sachez que ce premier tome est surtout une mise en place de l’univers et des personnages. La première partie commence au château où grandissent Claris et Jad et la seconde entame le voyage que certains personnages vont entreprendre. Que ce soit un voyage au sens littéral du terme ou au sens initiatique, vous partirez d’office à l’aventure !
Je peux donc vous confirmer sans doute aucun que j’ai adoré ce premier tome. Le petit point faible du récit réside selon moi dans le manque d’action lors de la seconde partie du livre. Les personnages partent chacun faire leur quête (en duo ou en groupe) mais j’ai parfois ressenti qu’il manquait un vrai but, un objectif tangible à atteindre. La raison de ce ressentiment tient sans doute du fait qu’il s’agit seulement d’un premier tome, celui qui présente les bases d’une saga qui pourra s’avérer bien plus profonde dans les prochains épisodes.
Ainsi donc, l’univers que Pauline Alphen a créé est, selon moi, le point central de cette série. C’est un univers magique et réfléchi, qui n’hésite pas à présenter les tords de notre époque en essayant de faire mieux. Ce monde fantastique est tout simplement remarquable et grâce à lui, je peux vous dire que j’ai vraiment apprécié cette lecture.
#atouchofbluemarine
04/01/2015
Lu dans le cadre du
BOOK JAR CHALLENGE
La collection complète…
et normalement, le tome 5 devrait suivre :)
Ce livre est aussi repris pour les challenges suivant …