Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier – Patrick Modiano
Gallimard (2014)
A la faveur d’un carnet d’adresses perdu puis retrouvé, Jean Daragane, un écrivain solitaire, est amené à replonger dans ses souvenirs, en particulier ceux remontant à deux époques marquantes de sa vie. Emerge alors de sa mémoire une femme, Annie Astrand, qui s’est occupée de lui, lorsqu’il était encore un enfant, confié à sa garde par ses parents absents. Il vivait avec elle dans une maison à Saint-Leu-La-Forêt, dans laquelle passaient des gens plus ou moins recommandables. Elle l’emmène en voyage vers l’Italie mais disparait alors qu’ils sont encore dans le Sud de la France. Quinze années plus tard, Jean a écrit son premier livre, où il a évoqué certains épisodes de sa vie avec Annie, dans l’espoir qu’elle lise ces lignes et lui fasse signe. C’est ce qui arrive et leur rencontre apporte certains éclaircissements aux évènements passés. Mais c’est seulement bien plus tard que Jean pourra renouer tous les fils de l’histoire.
La construction de ce dernier livre de Patrick Modiano est originale. L’histoire commence comme une enquête sur un fait divers qui s’est déroulé dans les années cinquante. Un homme recherche des informations sur un certain Guy Torstel, que Jean Daragane a cité dans le premier livre qu’il a publié. Sur le moment, Jean n’en a aucun souvenir, puis la mémoire lui revient petit à petit et des fragments de son enfance se reconstituent. Le livre se transforme alors en une enquête sur la propre histoire de Jean, remettant à la lumière des périodes de sa vie qu’il a occultées et des personnes qu’il avait oubliées.
Encore une fois, j’ai beaucoup aimé ce roman de Patrick Modiano, pour l’émotion qu’il sait communiquer, en particulier dans les passages consacrés à l’enfant, dans lequel l’auteur a sans doute beaucoup mis de lui-même. Le personnage d’Annie Astrand est touchant, représentation de la figure maternelle, attentive et protectrice, mais qui lui a fait défaut en disparaissant soudainement, laissant l’enfant dans une solitude qu’il ne surmontera jamais.
Un coup de cœur pour ma dernière lecture de l’année 2014, que j’ai bien du mal à faire ressentir dans ce premier billet de 2015 !
A découvrir sur le site de l'éditeur, une interview de Patrick Modiano et quelques pages à feuilleter.
Gallimard (2014)
A la faveur d’un carnet d’adresses perdu puis retrouvé, Jean Daragane, un écrivain solitaire, est amené à replonger dans ses souvenirs, en particulier ceux remontant à deux époques marquantes de sa vie. Emerge alors de sa mémoire une femme, Annie Astrand, qui s’est occupée de lui, lorsqu’il était encore un enfant, confié à sa garde par ses parents absents. Il vivait avec elle dans une maison à Saint-Leu-La-Forêt, dans laquelle passaient des gens plus ou moins recommandables. Elle l’emmène en voyage vers l’Italie mais disparait alors qu’ils sont encore dans le Sud de la France. Quinze années plus tard, Jean a écrit son premier livre, où il a évoqué certains épisodes de sa vie avec Annie, dans l’espoir qu’elle lise ces lignes et lui fasse signe. C’est ce qui arrive et leur rencontre apporte certains éclaircissements aux évènements passés. Mais c’est seulement bien plus tard que Jean pourra renouer tous les fils de l’histoire.
La construction de ce dernier livre de Patrick Modiano est originale. L’histoire commence comme une enquête sur un fait divers qui s’est déroulé dans les années cinquante. Un homme recherche des informations sur un certain Guy Torstel, que Jean Daragane a cité dans le premier livre qu’il a publié. Sur le moment, Jean n’en a aucun souvenir, puis la mémoire lui revient petit à petit et des fragments de son enfance se reconstituent. Le livre se transforme alors en une enquête sur la propre histoire de Jean, remettant à la lumière des périodes de sa vie qu’il a occultées et des personnes qu’il avait oubliées.
Encore une fois, j’ai beaucoup aimé ce roman de Patrick Modiano, pour l’émotion qu’il sait communiquer, en particulier dans les passages consacrés à l’enfant, dans lequel l’auteur a sans doute beaucoup mis de lui-même. Le personnage d’Annie Astrand est touchant, représentation de la figure maternelle, attentive et protectrice, mais qui lui a fait défaut en disparaissant soudainement, laissant l’enfant dans une solitude qu’il ne surmontera jamais.
Un coup de cœur pour ma dernière lecture de l’année 2014, que j’ai bien du mal à faire ressentir dans ce premier billet de 2015 !
A découvrir sur le site de l'éditeur, une interview de Patrick Modiano et quelques pages à feuilleter.