J’avoue avoir eu longtemps un a priori négatif sur l’auto-édition. Il me semblait que les auteurs s’auto-éditent parce qu’ils n’ont pas trouvé d’éditeur, ce qui est plutôt mauvais signe. En réalité, les éditeurs sont saturés d’offres, au point que nombre de talents se voient chapitrés, condamnés à trouver d’autres voies. Certains auteurs ne correspondent pas aux lignes éditoriales classiques et ne passent donc pas les filets de la sélection. D’autres encore préfèrent assurer toute la chaîne du livre, depuis l’écriture jusqu’à la vente, ce qui est rendu bien plus facile grâce au numérique. On trouve donc nombre d’ouvrages non aboutis, voire d’une écriture bâclée… Mais aussi de véritables perles portées à bout de bras par des auto-entrepreneurs du livre. Voici l’exemple d’un auteur qui mérite un intérêt…
L’histoire se passe sur l’île de Pulau Simaline, à l’ouest de Sumatra, « tellement insignifiante qu’elle n’apparaît pas sur les cartes du monde ni même d’Asie », assure l’auteur.Tellement insignifiante que même mon ami Google ne la connait pas. L’endroit aurait-il été inventé pour les besoins de l’histoire ? Ceci n’a guère d’importance, car l’auteur nous y emmène de façon très convaincante et réaliste. Nous sommes plongés dans l’univers chahuté du Sud-Est de l’Asie, avec des personnages hauts en couleurs. Atmo, qui est le narrateur, mais aussi Bambang, jeune Indonésienne fort convoitée et qui a une tendance à profiter des hommes. Atmo le sait, il aura du mal à la garder, elle sur qui louchent tous les hommes, et de bien plus riches que lui ! Il devra trouver une façon de la retenir. Les relations entre eux sont tendues. C’est alors qu’Atmo va faire la connaissance d’une sirène, qui l’emmène dans un monde paradisiaque.
« Me revoilà à chevaucher les montagnes du délire. La lune me dévisage vêtue de son manteau froid auréolé d’or et d’argent. Bruit incongru du moteur. Des méduses luminescentes portées par le courant forment un champ de fleurs lumineuses et magiques que l’étrave de ma barque écorche. Dans le ciel, des écharpes à la grandeur cosmique de couleur rose, violette et verte ondulent, agitées par le vent céleste. C’est d’une beauté surréaliste et je me sens en harmonie avec la nature. »
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