Une bonne pause pour une belle et magistrale claque : le reste de ce roman m'a totalement subjuguée/tétanisée ! Je reste encore bouche bée devant le jeu d'ombre(s) et de lumière, la philosophie finale, la beauté intérieure des personnages, la délicatesse de Marcus Malte dans leur traitement. Tout est magnifique dans ce roman noir et pourtant que le début m'a semblé embourbé !
Comme je le précisais en en-tête de cette chronique, le début de ce roman m'a paru assez confus et chaotique. Sans vouloir tout dévoiler (je ne ferai pas la même bêtise que l'éditeur qui en annonçant dans la seconde de couverture une grosse bêtise - histoire d'attirer le chaland- en profite pour gâcher le plaisir de la découverte), le récit oppose le quotidien d'Alexandre et la lecture du manuscrit Garden of love par le héros (dont deux personnages, un homme et une femme ont la part belle : le récit décrit une ambiance malsaine, relativement perverse, assez oppressante). Alexandre va très vite chercher à déterminer l'origine de cet écrit, et en particulier son auteur puisque des détails de lecture l'interpellent (des prénoms utilisés, la description de boucles d'oreilles bleues, des scènes de meurtre détaillées, des comportements étranges etc) et parlent de son passé.
Décrire davantage le contenu de ce roman à multiples facettes implique le dévoilement de surprises, du dénouement. Il y est question d'amour, de reconstruction, de relations complexes, d'attachement, d'attirance et de manipulations.
Marcus Malte impose un timing haletant, maîtrise les rôles et la folie, joue avec les nerfs de son lecteur sans jamais chercher à le crisper. Garden of love est avant tout un hymne à la vie, une réconciliation, un espoir et une transmission : rien ne se résout, rien n'est réversible mais tout devient possible. C'est aussi un message de paix qu'on se doit à soi-même pour continuer à avancer malgré le deuil, malgré la peine, sans occulter la souffrance, sans oublier les disparus. Garden of love est un livre rare, qui mérite mes louanges : il m'a atteinte là où il fallait... en plein cœur ! (normal, me direz-vous, pour du love).
Éditions Zulma (que je ne félicite pas - sauf d'avoir publié un tel chef d’œuvre - : caractères typographiques trop petits en format broché, seconde de couverture trop bavarde)
d'autres avis : Jérôme, Eimelle, Une Comète, Cathulu et Kathel (liens défectueux), Enna, Yv, Alex, Aspho, Somaja, Karine, L'Or, Sandy, Liliba,
et un de plus pour le challenge d'Asphodèle (Grand prix ELLE 2008 en catégorie roman policier)