Chronique « Koralovski (T1) »
Scénario et dessin de Philippe Gaukler, couleurs de Scarlett
Public conseillé : Adultes/Adolescents
Polar
Paru chez Le Lombard, le 27 février 2015, 48 pages couleurs, 12 euros
L’histoire
Forteresse pénitentiaire CP 66, Polygone de Kem, Carélie russe.
Dans une cellule collective, Viktor Oblak écrit à sa famille. Quand deux hommes lui volent sa lettre, Viktor devient furieux et corrige les deux crapules.
Dehors, un étrange balais aérien a lieu. Des hélicoptères de l’armée russe larguent des bombes sur la prison. Aussitôt, des hommes en tenue totale, s’enfoncent dans les murs éventrés pour exfiltrer un des prisonniers… Dans la pagaille générale, les hommes qui s’en sont pris à Viktor, sortent des armes. Mais Viktor s’en sort, grâce à l’intervention d’un autre prisonnier. Quand les hélicoptères tirent sur l’ensemble des bâtiments, les murs tombent, blessant et tuant prisonniers et matons.
Viktor et son sauveur s’échappent dans la campagne glacée, tandis qu’un sous-marin tire un missile qui détruit toutes traces de la prison…
Ce que j’en pense
Philippe Gaukler, auteur de BD productif dans les années “Métal Hurlant” (“Blue”, “Duel”, “Suicide Commando”…) revient, après un silence de dix ans, aux commandes d’une nouvelle série dans la collection “Troisième vague” du Lombard.
Il construit un polar contemporain, nourri de références politiques et industrielles mondiales, sauces “espionnage internationale” et “enjeux planétaires”.
A bas le “simple divertissement” sans fond ! Quand Gaukler structure son récit, il se base sur des faits et des personnages réels, que vous n’aurez aucun mal à identifier (même si les noms diffèrent).
Mêlant habilement deux intrigues, il nous entraîne “à fond les ballons”, dans un récit aussi dense, que ses planches… C’est d’ailleurs peut-être la limite de “Koralovski”. Philippe Gaukler nous abreuve de tellement d’informations que le spectaculaire (pourtant présent) n’a que peu de places pour s’exprimer.
Dans la mouvance d’un André Taymans (voir “La main de Pangboche”) son dessin semi-réaliste, sans être exceptionnel, fait le boulot !
La mise en place très dense (8 à 12 cases par pages) est très sage et au service du scénario. Pas d’effet de style, mais une bonne base classique qui se lit bien.
Pour résumer, laissez-vous embarquer dans un polar contemporain aux ramifications industrielles et internationales, qui démarrage sur les chapeaux de roue. Basé sur un travail de fond ultra-documenté, ce premier tome (sur trois annoncés) est une belle entrée en matière, dense et prometteur.