Evidemment, ce serait mieux que cela en soit ainsi tous les jours.
Ou qu'il n'y ait pas de journée de ce genre, tellement tout irait bien dans les rapports entre les deux sexes.
En attendant, un roman venu d'Australie et un film à la télé ce dimanche soir.
A suivre au fil de la semaine...
Le roman, c'est "Avec mon corps" de Nikki Gemmel ("With my body", traduit de l'anglais d'Australie par Gaëlle Rey, Au diable vauvert, 492 pages). Un portrait de femme peu commun, évoluant entre le bush australien et la Grande-Bretagne - la romancière australienne a séjourné elle-même plusieurs années à Londres avant de retourner dans son pays natal -, composé de 225 courtes "leçons" numérotées , du à l'auteure du best-seller "La Mariée mise à nu" (Au diable vauvert, 2007, Livre de poche, 2008), initialement publié anonymement.
Une des particularités de son nouveau roman est le choix de la forme "vous" qui implique le lecteur. Chaque "leçon" s'adresse à cette femme sans nom, la dépeignant petit à petit: mariée, trois enfants, un mari gentil mais distant. "Votre mari, Hugh, rentrera tard à la maison"... On la voit étiolée, à côté de sa vie. "Vous vous sentez seule et en même temps, vous mourez d'envie de l'être." Elle se laisse piéger par ses soit-disant copines qui lui marchent gentiment dessus, accepte de vivre dans l'ombre de son mari mais élève fort bien ses garçons. De temps en temps, son corps lui rappelle qu'il est là mais elle se montre sourde à ses appels. "Vous n'avez pas fait l'amour avec votre mari depuis la naissance de votre troisième fils, il y a deux ans. (...) Vous avez tous deux cessé de parler de votre manque de vie sexuelle." Elle est en train de dégringoler et elle voit sa chute. "Vous n'êtes plus la femme que vous étiez, avant. (...) Vous n'êtes plus que la bonne petite épouse."
Nikki Gemmel nous raconte de ce ton vivant, aux phrases bien balancées, une femme qu'on croit comme une autre, sauf que tout d'un coup, elle nous fait part de l'adolescence de son personnage. Quand son père s'est remarié, qu'elle a été mise en pension, qu'elle a commencé à découvrir son corps. Quand les relations avec sa belle-mère se sont encore compliquées et qu'elle a cherché refuge ailleurs. Ailleurs? Chez un voisin, un écrivain qui donnera une formidable éducation sentimentale à celle qui termine ses études secondaires. La majeure partie du livre concerne ces leçons d'érotisme de plus en plus poussé, mais toujours dans le respect de l'un et de l'autre. Rien à voir avec le cornichon "50 nuances de Grey". Nikki Gemmel montre une jeune femme qui découvre les infinies possibilités de plaisir qu'a son corps, en compagnie d'un homme certes plus âgé, mais attentif à partager ses connaissances.
Bien sûr, il y a aussi de l'amour entre ces deux là. Et il y aura du chagrin ensuite. La romancière n'en expliquera les raisons que dans ses dernières "leçons", quand son héroïne réconciliée avec elle-même et avec son corps arrivera à de nouveau envisager la vie de façon positive.
L'atout de "Avec mon corps" est qu'il ne se contente pas d'aligner les séances d'initiation érotique, en sandwich entre le début et la fin du roman, mais qu'il donne à connaître une jeune femme avide d'exister. Les citations littéraires sont un atout et la description du bush australien une fenêtre sur un autre monde pour les lecteurs d'Europe. Le texte est-il cru? Pas vraiment, dirais-je. On n'est pas dans un album de "Martine". Il dit les choses et les choses sont celles du sexe. Ne jouons pas aux vierges effarouchées. "Avec mon corps" peut être le miroir de bien des femmes aujourd'hui et leur montrer un chemin d'espoir de vie retrouvée.
Le film, c'est "Des femmes et des hommes", réalisé par Frédérique Bedos et diffusé sur TV5 monde à 19h05 le dimanche 8 mars. Une séance plus facile à organiser que sa projection le 13 mars au siège de l’ONU, à New York ou durant le Festival de Cannes en mai. A la fois document sur l'histoire récente et œuvre d'art, ce film porte un regard lucide sur les discriminations dont sont largement victimes les femmes sur la planète et propose d’envisager l’égalité comme voie de progrès économique et social pour toutes et tous. S'il s'avère souvent poignant, il se montre fondamentalement optimiste. A l'image du projet Imagine qui l'a en partie financé.
Pour mieux connaître Frédérique Bedos, on peut lire son livre, "La petite fille à la balançoire" (Les Arènes, 2013), autobiographique, qui sortira en poche chez J'ai lu document le 8 avril prochain.
On peut aussi lire sa formidable interview par Marie Donzel pour le blog EVE (ici).
Ou qu'il n'y ait pas de journée de ce genre, tellement tout irait bien dans les rapports entre les deux sexes.
En attendant, un roman venu d'Australie et un film à la télé ce dimanche soir.
A suivre au fil de la semaine...
Le roman, c'est "Avec mon corps" de Nikki Gemmel ("With my body", traduit de l'anglais d'Australie par Gaëlle Rey, Au diable vauvert, 492 pages). Un portrait de femme peu commun, évoluant entre le bush australien et la Grande-Bretagne - la romancière australienne a séjourné elle-même plusieurs années à Londres avant de retourner dans son pays natal -, composé de 225 courtes "leçons" numérotées , du à l'auteure du best-seller "La Mariée mise à nu" (Au diable vauvert, 2007, Livre de poche, 2008), initialement publié anonymement.
Une des particularités de son nouveau roman est le choix de la forme "vous" qui implique le lecteur. Chaque "leçon" s'adresse à cette femme sans nom, la dépeignant petit à petit: mariée, trois enfants, un mari gentil mais distant. "Votre mari, Hugh, rentrera tard à la maison"... On la voit étiolée, à côté de sa vie. "Vous vous sentez seule et en même temps, vous mourez d'envie de l'être." Elle se laisse piéger par ses soit-disant copines qui lui marchent gentiment dessus, accepte de vivre dans l'ombre de son mari mais élève fort bien ses garçons. De temps en temps, son corps lui rappelle qu'il est là mais elle se montre sourde à ses appels. "Vous n'avez pas fait l'amour avec votre mari depuis la naissance de votre troisième fils, il y a deux ans. (...) Vous avez tous deux cessé de parler de votre manque de vie sexuelle." Elle est en train de dégringoler et elle voit sa chute. "Vous n'êtes plus la femme que vous étiez, avant. (...) Vous n'êtes plus que la bonne petite épouse."
Nikki Gemmel nous raconte de ce ton vivant, aux phrases bien balancées, une femme qu'on croit comme une autre, sauf que tout d'un coup, elle nous fait part de l'adolescence de son personnage. Quand son père s'est remarié, qu'elle a été mise en pension, qu'elle a commencé à découvrir son corps. Quand les relations avec sa belle-mère se sont encore compliquées et qu'elle a cherché refuge ailleurs. Ailleurs? Chez un voisin, un écrivain qui donnera une formidable éducation sentimentale à celle qui termine ses études secondaires. La majeure partie du livre concerne ces leçons d'érotisme de plus en plus poussé, mais toujours dans le respect de l'un et de l'autre. Rien à voir avec le cornichon "50 nuances de Grey". Nikki Gemmel montre une jeune femme qui découvre les infinies possibilités de plaisir qu'a son corps, en compagnie d'un homme certes plus âgé, mais attentif à partager ses connaissances.
Bien sûr, il y a aussi de l'amour entre ces deux là. Et il y aura du chagrin ensuite. La romancière n'en expliquera les raisons que dans ses dernières "leçons", quand son héroïne réconciliée avec elle-même et avec son corps arrivera à de nouveau envisager la vie de façon positive.
L'atout de "Avec mon corps" est qu'il ne se contente pas d'aligner les séances d'initiation érotique, en sandwich entre le début et la fin du roman, mais qu'il donne à connaître une jeune femme avide d'exister. Les citations littéraires sont un atout et la description du bush australien une fenêtre sur un autre monde pour les lecteurs d'Europe. Le texte est-il cru? Pas vraiment, dirais-je. On n'est pas dans un album de "Martine". Il dit les choses et les choses sont celles du sexe. Ne jouons pas aux vierges effarouchées. "Avec mon corps" peut être le miroir de bien des femmes aujourd'hui et leur montrer un chemin d'espoir de vie retrouvée.
Le film, c'est "Des femmes et des hommes", réalisé par Frédérique Bedos et diffusé sur TV5 monde à 19h05 le dimanche 8 mars. Une séance plus facile à organiser que sa projection le 13 mars au siège de l’ONU, à New York ou durant le Festival de Cannes en mai. A la fois document sur l'histoire récente et œuvre d'art, ce film porte un regard lucide sur les discriminations dont sont largement victimes les femmes sur la planète et propose d’envisager l’égalité comme voie de progrès économique et social pour toutes et tous. S'il s'avère souvent poignant, il se montre fondamentalement optimiste. A l'image du projet Imagine qui l'a en partie financé.
Pour mieux connaître Frédérique Bedos, on peut lire son livre, "La petite fille à la balançoire" (Les Arènes, 2013), autobiographique, qui sortira en poche chez J'ai lu document le 8 avril prochain.
On peut aussi lire sa formidable interview par Marie Donzel pour le blog EVE (ici).